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L'enfant de Véronaville
31 octobre 2005

Réconciliation et adoption

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  Il y a des jours avec et des jours sans. Ce jour là était un des ces jours. Un qui vous file cafard pour le reste de la journée. Pourquoi ? Parce que qu'une personne importante dans la vie d'Isabella avait choisi ce jour pour disparaître. Son mari, Patrizio, s'était éteint soudainement, sans que rien ne le laisse présager.  Pourquoi le sort s'acharnait-elle sur elle et sa famille ? Il n'y avait encore pas si longtemps que ça, son fils et sa femme étaient mort lors d'un affrontement entre famille rivale. Affrontement qui avait aussi fait des dégâts du côté ennemi. Et maintenant, on venait de lui prendre l'homme de sa vie. Elle allait devoir s'occuper des ses petits-fils, Mercutio et Roméo, toute seule. Et s’il lui arrivait aussi quelque chose ? Qui allait s'en occuper ? Bianca, sa fille ? Non, elle était trop occupée par sa propre famille et son boulot ! Antonio alors ? De son côté, rien à espérer non plus. Il avait déjà une paire de jumeaux et un restaurant qui accaparaient tout son temps libre !
Et pourquoi était-elle là à se lamenter sur l'avenir ? Encore à cause de cette stupide rivalité avec les Capp. Isabella n'en pouvait plus. Déjà, elle avait demandé à Patrizio de cesser ces querelles ridicules mais le vieux chef de clan ne voulait rien entendre. Elle avait beau le supplier, le prendre par les sentiments en lui disant que de l'autre côté aussi, il y avait des enfants malheureux qui avaient perdu leurs parents. Et un père tout aussi triste que lui. Mais rien à faire. Une vraie tête de mule. Et on aurait pu croire qu'à la mort de celle qui a tout déclenché, tout aurait été oublié, les amitiés reformées et la tranquillité retrouvée dans notre chère bourgade de Véronaville. Et qui est donc cette femme. La femme de Consort Capp, la personne la plus détestée de Patrizio. Et pourquoi donc ? Tout simplement parce que cette femme avant de se marier avec Consort était la petite amie de Patrizio. Mais voilà, elle avait aussi touché le jeune Consort au cœur. Et finalement, c'est ce dernier qui a eu le dernier mot et qui a remporté le gros lot. Patrizio, qui travaillait avec lui s'est retrouvé à la rue et a du tout recommencer à zéro. Oh, il s'en est sorti mais sa haine envers son ancien ami était restée intacte jusqu'à la mort. Tant et si bien qu'il avait même réussi à la transmettre à ses enfants puis à ses petits enfants. Il fut même un temps où Isabella elle-même avait été touchée par cette folie. Mais il ne faut pas croire que Consort Capp se sentait peiné et désolé de ce qui s'était passé. Ca non. Lui aussi entretenait sa famille dans la haine de la famille Monty.
Isabella regrettait tout. Il était temps que ça change. Elle allait appeler Consort et allait essayer de réparer. Quoi qu'en dise ces petits enfants. Après tout, c'était pour eux qu'elle le faisait. Pour ne pas qu'ils revivent les mêmes cauchemars qu'elle, les mêmes angoisses.                                                              

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Mais elle décida quand même d'attendre avant d'agir. Si elle s'y mettait tout de suite, elle savait que ses enfants considèreraient son action comme une trahison. Après tout, on venait tout juste d'enterrer son pauvre mari. Même si le temps qui s'écoulait entre sa mort et la réconciliation n'avait aucune importance à ses yeux. Quoi qu'elle fasse, elle allait le trahir, lui et toutes ses convictions.
Lorsque qu'elle se décida enfin, cela faisait deux mois que Patrizio était décédé. En fait, elle profita du départ de son petit-fils Mercutio à l'université pour inviter Consort à venir prendre un verre au ranch. Mercutio avait beau être gentil et tolérant la plupart du temps, cela ne l'empêchait pas de détester les Capp autant que son grand-père. Au moins, elle n'aurait pas à supporter ses reproches incessants. Quant à Roméo, Isabelle ne s'inquiétait pas pour lui. Si elle réussissait  à faire enterrer la hache de guerre au vieux Consort, cela l'arrangerait plutôt. En effet, Isabella l'avait à maintes reprises surpris en compagnie de l'une des jeunes filles Capp nommée Juliette. Elle soupçonnait une liaison entre eux et elle savait que si Consort l'apprenait, il enverrait sûrement cette Juliette à l'autre bout du pays. Peut être même que Roméo allait l'aider après tout !
Elle décrocha donc son téléphone et fit pour la première fois de sa vie le numéro du manoir Capp.
Elle entendit très vite la voix grave de Consort :
"Allô ? Qui est  à l'appareil ?
-Euh... Bonjour Consort. C'est Isabella Monty. Je...

-Tiens, tiens.
Isabella Monty. Que me vaut cet honneur ?
-Je me demandais si vous accepteriez de venir prendre un verre au ranch.
-Une invitation ! Que se passe-t-il ? Encore un de vos coups montés.
-Non, pas du tout Consort. En fait, j'aimerais que nos deux familles puisse faire la paix. J'en ai assez des ces querelles incessantes.
-Hum... Ca demande réflexion. Bon, d'accord, je veux bien passer. On verra bien ce qu'on pourra faire. Mais je vous préviens, à la première entourloupe,  il n'est plus question de rien."

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Lorsqu'il arriva quelques minutes plus tard, Isabella fut bien surprise de le voir. Elle pensait que malgré ce qu'il lui avait dit, il ne viendrait pas et qu'il lui avait donné une réponse positive seulement pour qu'elle le laisse tranquille. Ou du moins, elle pensait que s’il venait, il viendrait beaucoup plus tard à cause de son travail. Si les Monty étaient un couple de retraité, Consort était encore à la tête d'une grande société.
La conversation eut du mal à démarrer. Que dire à quelqu'un avec qui les seules conversations qu'elle avait eues étaient souvent composées essentiellement composée de mots qu'on évitait d'inscrire dans le dictionnaire. Elle se jeta donc à l'eau et expliqua les raisons qui l'avaient poussée à faire le premier pas. A son grand étonnement, il lui avoua qu'il se trouvait lui-même trop vieux pour ce genre de choses. Apparemment, cette réconciliation serait moins difficile qu'elle ne l'aurait pensé.

       Mais aujourd'hui, pour elle, c'était comme si c'était hier. Depuis ce premier rendez-vous, tout était allé dans le bon sens et les familles Capp et Monty n'étaient plus en guerre l'une contre l'autre. Enfin en apparence. Si la vieille génération, celle qui avait été témoin des prémices de la querelle, avait pardonné facilement, certainement par usure, les enfants et les petits enfants n'étaient pas encore près. Pour eux, on trahissait Patrizio si on arrêtait le combat qu'il avait mené durant tant d'années. Et puis, il y en a qui avait perdu un frère, une sœur, un père, une mère. Cela ils n'étaient pas près de l'oublier. Ils se demandaient même comment Isabella avait passé l'éponge sur les agissements des Capp et vice versa. Pour eux, c'était inconcevable. Cela ne pouvait pas durer.
Et bien ils se trompaient. Très vite, Isabella et Consort se trouvèrent de nombreux points communs. Consort était en fait un homme charmant quand on apprenait à le connaître. Isabella comprenait maintenant comment Condessa avait pu tomber sous le charme et ainsi quitter Patrizio. Et puis le vieil homme était beaucoup plus distingué que son défunt mari. Il avait de très bonnes manières contrairement  à Patrizio qui adorait toutes les parties de son corps qui pouvaient faire un bruit quelquonc.
Cela lui faisait quand même bizarre de se dire qu'elle était maintenant ami avec le pire ennemi de son mari. Mais ami n'est pas un mot assez fort pour parler de la relation qu'avait noué Isabella et Consort. Partout, on les voyait ensemble et chacun venait régulièrement prendre un verre chez l'autre. Les ragots fusaient à Véronaville. Certains même racontait qu'il y avait  plus qu'une simple amitié, aussi fort soit-elle entre eux deux.
Et le temps allait leur donner raison. Au fil des sorties et autres invitations à dîner, Isabella avait découvert un homme merveilleux et Consort une femme unique. Tout ça finit bien sûr par un baiser, un soir qu'ils rentraient d'une énième sortie. Et ce baiser allait leur changer la vie. Plus encore que la réconciliation.
Six mois plus tard, ils se marièrent devant leurs proches.

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Du moins, ceux qui avaient accepté de venir. Roméo, Juliette et Hermia. Les autres condamnaient ce mariage. Pour eux c'était un sacrilège. Chez les Monty surtout. Comment Isabella pouvait-elle faire cela à Patrizio ? C'était un véritable coup de poignard. Mais n'était-ce pas ironique ? L'histoire se répétait et une fois de plus Consort gagnait le cœur de l'amour de Patrizio.

Après ce mariage, il fallut décider où allait habiter cette famille recomposée. Dans le manoir austère et rempli de fantômes des Capp ou dans le ranch chaleureux et plein de vie des Monty ? Après réflexion, il fut décidé que Consort et ces petites filles viendraient s'installer au ranch. Après tout il y avait de la place pour tout le monde et s’il fallait y faire des travaux, il serait beaucoup plus facile de le modifier, n'étant pas soumis aux règles d'architecture du vieux Véronaville. Et l'air pur de la campagne ferait du bien à Hermia et Juliette. Mais cela non plus la famille Monty ne l'accepta pas. Qu'Isabella épouse Consort, passe encore mais qu'elle le fasse habiter dans le ranch, pas question !
Mais quoi qu'ils aient pu dire ou faire, cela ne changea rien.
Le seul qui était satisfait de cette situation, c'était Roméo. Il allait avoir sa petite amie sous la main à n'importe quelle heure de la journée. En plus, il était convenu qu'elle prenne la chambre de Mercutio qui communiquait avec la sienne. De belles nuits se profilaient à l'horizon. De plus, le vieux Consort ne pourraient rien dire quant à cette liaison puisqu'il avait lui-même épousé sa grand-mère !
Tout ce petit monde vivait donc maintenant sous le même toit et Consort avait apporté toutes ses économies sur le compte commun. On peut dire que le montant sur ce compte avait fait un bond prodigieux. Dans la famille Capp, on murmurait qu'Isabella avait fait la paix et épousé Consort seulement pour sa fortune. Depuis la mort de Patrizio, on ne peut pas dire que ses rentrées d'argent  étaient phénoménales.  Mais bien sûr, cela n'était que des racontars. Isabella aimait vraiment Consort, et c'était réciproque. Elle n'était pas une femme vénale. Son bonheur tenait seulement à sa vie de famille. Il fallait voir dans quoi elle avait habité durant toutes ces années de mariage avec Patrizio. Pas une seule fois, la maison n'avait été rénovée. Les meubles dataient du temps de la construction. Le seul achat récent qu'elle avait fait été un ordinateur, une console de jeux et une télé pour que ces petits-fils ne s'ennuient pas à longueur de journée.
Mais la cohabition était plus dure qu'elle ne l'aurait pensé. Si Hermia et Roméo se sentaient bien, Juliette reprochait à son grand-père de vouloir remplacer sa grand-mère par Isabella. Elle n'avait rien contre la vieille femme mais elle trouvait que tout avait été trop vite à son goût. Ses conversations avec elle tournaient vite à la dispute et l'ambiance au ranch était au plus bas. Dès qu'elles se trouvaient dans la même pièce, tous ceux qui s'y trouvaient aussi n'osaient dire mot. C'était comme si le temps se figeait.
Finalement, Roméo pris son courage à deux mains et décida s'avoir une conversation vraiment sérieuse avec Juliette pour connaître la cause de ses craintes et peut être arriver à la rassurer. Quoi qu'il ait pu lui dire cela lui fit de l'effet puisque après cette conversation, Juliette devint plus agréable avec Isabella.

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Maintenant que la situation entre Juliette et Isabella était réglée, Roméo pensa qu'il était temps qu'il s'occupe de ses propres soucis. Il devait parler à Consort de ce qui se passait entre lui et sa petite fille. Quand la famille Capp était encore considérée comme ennemie, il pouvait se passer de l'aval du vieil homme et même c'était une sorte de vengeance. Mais depuis, les choses avaient changé et Consort habitait dans la même maison que lui.  Et il se trouvait qu'il était fort sympathique. Mais comment engager la conversation. Devait-il jouer carte sur table et en venir tout de suite au sujet qu'il souhaitait aborder ou devait-il mener la conversation jusqu'à ce qu'elle arrive là où il voulait ?
Mais avant même qu'il ait eu le temps de décider, ce fut Consort qui vint lui parler :

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" Dis donc petit, qui a-t-il entre toi et Juliette ? , questionna-t-il.
-Hein ? Euh... Je veux dire comment ? Ce qu'il y a entre moi et Juliette ? Et bien... Euh...
-Ne me dis pas que vous êtes de simple amis, je ne le croirais pas. Je suis peut être vieux mais je ne suis pas encore aveugle.
-Si vous savez, pourquoi vous me posez la question ?
-Je t'ai déjà dis de me tutoyer ! Je voulais juste savoir si c'était sérieux.
-Ben...
-Je veux juste savoir pour toi. Parce que je sais que Juliette est très attachée à toi.
-Vous... Euh... Tu lui as demandé ?
-Non. Ca se voit, c'est tout. Mais toi, je te connais moins alors j'aimerai savoir.
-Elle compte pourquoi pour moi.
-Bien. C'est tout ce que je voulais savoir. J'espère que tu es sincère. Parce que si tu lui fais du mal..."
Il ne termina pas sa phrase mais Roméo savait ce qui l'attendait au cas où il blesserait Juliette. Consort veillait jalousement sur ces petites filles.
Il tourna les talons et commenca à se diriger vers la porte.
"Dis, c'est Isabella qui t'a mis au courant ? Pour moi et Juliette, demanda Roméo avant qu'il ne sorte de la pièce.
Consort s'arrêta, puis se retourna en direction de l'adolescent. Il lui sourit.
Roméo prit son silence pour un oui.
Juliette fut très contente d'apprendre que son grand-père ne se mettrait pas entre elle et son petit ami. Roméo lui fit remarquer que de toute façon, ce ne serait pas lui qui essayerait de les séparer. Il s'était marié avec Isabella tout de même.
Ils profitèrent tous de suite de leur nouvelle liberté en échangeant un baiser langoureux qui choqua assez Hermia, la jeune sœur de Juliette. Elle ne comprenait pas qu'on puisse être à ce point irrespectueux. Ils étaient dans la salle à manger tout de même ! Si encore ils s'étaient juste embrasser furtivement. Non, là ils se montraient leur amour à grand renfort de caresses et de bruits de bouche. S'en était presque indécent. Heureusement qu'il n'y a pas d'enfant ici, pensa Hermia. Sinon, il aurait rejoint tout de suite la longue liste des enfants traumatisés pendant leur enfance.

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Mais si Juliette et Roméo pouvaient vivre leur amour en toute tranquillité, c'était aussi parce que l'aîné des petits enfants de chaque famille étaient partis, bien malgré eux, faire leurs études bien loin. Eux, n'auraient pas été aussi indulgent avec le couple d'adolescent. Pour eux, un Capp n'a rien à faire avec un Monty et vice versa.  Au moins une chose sur laquelle ils étaient d'accord. Ils avaient d'ailleurs été les plus violents à condamner le mariage entre leurs grands-parents.

        Isabella avait maintenant tout pour être heureuse. Mais pour que son bonheur soit parfait, elle souhaitait encore une seule chose. Avoir un enfant avec Consort. Mais à son âge, ce n'était plus possible. Elle était beaucoup trop vieille. Il n'y avait qu'une seule solution pour réaliser son désir. Mais elle se posait quand même des questions. Son soudain désir de maternité n'était-il pas une façon de combler le vide laisser pas la mort de son fils et non pas pas une réelle envie d'élever un nouvel enfant ? Peut-être était-ce seulement un caprice. Une telle décision devait être réfléchie. Adopter un enfant n'était pas comme acheter un de ses produits "satisfait ou remboursé" qu'on trouvait dans les supermarchés. C'était un être humain.  Et que se passerait-il si jamais il arrivait quelque chose à elle et à Consort ? Ses enfants encore vivants prendraient-ils soin de l'enfant ? Après tout, à son âge, les accidents n'étaient pas rares. Et puis il y avait aussi le problème de l'âge. Car elle était sûre qu'elle choisirait un enfant en bas-âge. Au moins, il n'y aurait pas de difficultés d'adaptation. Mais cela voudrait dire qu'il serait forcément plus jeune que tous ces neveux. Comme allait-il vivre ça ?
Et puis elle n'en avait pas parlé à Consort. Elle n'allait pas décider toute seule. Elle se donna un mois pour réfléchir au terme duquel elle parlerait à Consort si ses craintes lui paraissaient  infondées.
Finalement, ce moment de réflexion ne changea rien. Elle avait toujours autant envie d'avoir un petit bébé bien à elle. Quand elle annonça son intention à Consort, elle fut un peu surprise de la rapidité de  sa réponse. Elle eut l'impression qu'elle n'avait pas été la seule à y penser.  Et elle n'avait pas tort. Consort aurait bien aimé lui aussi avoir un nouvel enfant, un enfant dont il pourrait dire que sa mère était Isabella. Mais il n'osait pas demander à Isabella, il avait peur qu'elle ne veuille pas. Mais Isabella fut encore plus surprise quand Consort lui montra les plans qu'il avait conçus. Il avait déjà imaginé toutes les transformations qu'il faudrait effectuer pour intégrer la chambre du nouveau venu.
Puisque que c'était décidé, Isabella contacta tout de suite les services d'adoption. On lui demanda de passer aux bureaux pour remplir les formulaires nécessaires et afin de vérifier que le couple remplissait les conditions pour une adoption. Isabella savait que ce ne serait qu'une simple formalité. Après tout, ils lui avaient déjà confié la garde des enfants de son fils.
Comme l'avait deviné Isabella, le rendez-vous se passa à merveille. Très vite, on leur annonça qu'il allait bientôt recevoir un nouveau membre dans leur famille. Cependant, ils voulaient d'abord vérifier que le cadre de vie serait convenable pour lui. De ce côté là encore, aucun problème, Consort avait déjà engagé une entreprise pour commencer les travaux d'agrandissement du ranch et les services d'adoption eurent l'air ravi en voyant les transformations et l'énergie déployées. Autan dire que cela fut un jeu d'enfant pour  obtenir cette autorisation.

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Lorsqu'ils furent finis, ils purent enfin commencer à préparer l'arrivée de l'enfant. Hermia, Juliette et Roméo étaient content d'accueillir leur nouvel oncle. Ou peut être serait-ce une tante ? Consort et Isabella ne leur avaient rien dit. Ils gardaient pour eux toutes informations.
Lorsque le jour J arriva, tout le monde se leva de bonheur. L'assistante sociale qui devait amener le jeune enfant devait arriver à 10 H et  personne ne voulait manquer ça.
Les futurs parents étaient assez nerveux. Ce n'est pas tous les jours qu'on avait l'occasion de vivre cela.
Quand enfin le klaxon d'une voiture sonna devant chez eux, ils se précipitèrent tous à l'extérieur mais ce fut Isabella qui eut le privilège de la tenir dans ces bras. Une belle petite fille avec de grands yeux verts et des cheveux noirs.  Elle était magnifique. Quand son regard croisa celui d'Isabella, elle sourit. Elle avait l'air de bien aimer sa nouvelle famille.
"Je vous présente Phinealili, votre tante, dit Isabella aux adolescents.
- Cool ! Notre nouvelle tante ! Au moins celle là elle sera cool, pas comme Cunéguonde.
- Juliette, ne parle pas de ta tante Cunéguonde comme ça !
- Bon d'accord mais...
- Il n'y a pas de mais qui tiennent !
- Vous n'allez pas vous disputer tous les deux ! Vous allez faire peur à Lili ! , les arrêta Hermia.
- Ca fait à peine une dizaine de minutes qu'elle est arrivée et tu lui as déjà un petit nom ? T'es une rapide toi ! , fit remarquer Roméo.
- J'aime bien Lili. Au fait, ça vient d'où ce prénom, Phinealili ?
- C'est une écrivaine à la mode. Je suppose que celui qui lui a donné son prénom est un fan.

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Phinealili était la plus belle chose qui était arrivé à Isabelle depuis des années. Elle était si adorable. Et si avide d'apprendre de nouvelles choses. Toute son éducation était à faire alors c'était plutôt une bonne chose. Il fallait lui apprendre à parler, marcher... Toutes ces choses qu'Isabella et Consort avaient perdu l'habitude de faire. Heureusement qu'Hermia adorait s'occuper de sa tante sinon ils auraient été dépassés. Et puis c'était aussi elle qui se levait la nuit si la petite avait besoin de quelque chose. Et puis il faut dire que Consort avait profité des travaux pour lui faire une chambre individuelle. La pauvre, elle commençait à manquer de sommeil quand elle dormait avec Juliette. Les nuits étaient rarement calme avec Roméo juste à côté. Elle ne voulait donc pas se montrer ingrate envers son grand-père.

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Et puis elle trouvait  "Lili" si mignonne. Comment ne pouvait-on pas aimer ce petit bout de choux  ! Bon, a part sa tante Cunéguonde et Tybalt, elle était sûre que tout la famille fondrait devant elle. Même Mercutio ne pourrait pas résister à son regard.
Et Consort qu'ils connaissaient tous comme une personne froide et distante avait beaucoup changé. Certes, il s'était amélioré au contact d'Isabella mais avec Phinéalili, c'était presque comme s’il était retourné en enfance. Il s'amusait avec elle à longueur de journée, était le premier à applaudir ses exploits musicaux... Bref, il en était fou. Isabella était même un peu jalouse. Il s'occupait maintenant plus de Phinealili que d'elle. Qui plus est, elle ne pouvait même pas s'occuper elle-même de sa fille ! Mais elle lui pardonnait dès qu'elle voyait à quel point il était heureux. Elle n'avait pas le droit de le priver de ça ne serait-ce que pour cinq minutes. Elle retournait donc son ménage et attendais  patiemment son tour. Même si parfois, c'était très long.  Et depuis que Consort avait pris sa retraite, elle passait encore moins de temps avec sa fille. Parce que quand elle était dans son ménage, elle n'en sortait pas avant d'avoir fini sinon elle était coupée dans son élan et n'arrivait plus à redémarrer.

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Et les seuls moments qu'elle pouvait partager avec Phinealili,  elle les consacrait à son éducation. Parce que ce n'était pas Consort qui allait s'en occuper tout occupé à s'amuser qu'il était. La petite fille apprit donc à marcher dans la cour ensoleillée du ranch. Ses débuts furent assez difficiles et Isabella ne comptait plus les fois où elle avait du la relever et la tenir pendant qu'elle faisait quelques pas. Mais petit à petit, elle arriva à tenir sur ses jambes et à se déplacer de quelques centimètres.
Au bout de quelques temps, elle eut le plaisir de la voir courir dans tous les coins de la maison. Ce qui n'était pas au goût de Roméo et Juliette. Phinealili ne se gênait pas pour entrer dans n'importe qu'elle pièce sans frapper. Et depuis qu'elle savait parler, les deux tourtereaux évitaient soigneusement de se trouver dans la même pièce qu'elle, au cas où elle irait raconter ce qu'ils faisaient à Isabella ou Consort. Ce n'est pas ce qu'il faisait le problème, ils avaient tout à fait le droit et le vieux couple les avez déjà aperçu en train de s'embrasser, c'est surtout qu'ils ne voulaient entendre un sermon sur ce que doit voir ou pas un enfant de cet âge. Isabella pourrait même les accuser de traumatiser leur tante. Ca leur faisait bizarre de penser que cette petite fille était la  demi-sœur de leurs parents. Ils se marieraient sûrement avant elle et auraient sûrement  des enfants avant elle. Ils suivraient ses premiers amours, ses premiers chagrins... Rien que d'y penser, leur tête tournait affreusement. En fait, la seule chose qu'elle avait appris et qui ne les dérangeait pas était synonyme de la fin de la corvée des couches. Ils en auraient même presque fait une fête. Il y avait encore le pot à vider, mais ça, la bonne s'en occupait très bien.

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Mais depuis qu'Isabella avait accepté de laisser son ménage à une autre femme qu'elle, le manoir était beaucoup plus agréable à vivre. Il est vrai qu'avec l'âge, la vieille femme était beaucoup moins efficace et maintenant qu'elle avait en plus un enfant à charge, elle ne pouvait pas se permettre de se fatiguer en astiquant les moindres recoins du ranch. Et en plus avec le reste de la famille qui faisait pression sur elle pour qu'elle se relâche et qu'elle laisse quelqu'un d'autre le faire à sa place, elle avait été obligée de faire des concessions. Mais pour ce qui est de la nounou que Roméo avait eu le courage de lui demander, elle avait dit non. Tout comme Consort. Il avait pris sa retraite pour s'occuper de sa fille, il s'en occuperait.
Au bout de quelques temps, Isabella se dit qu'il était maintenant grand temps de présenter Phinealili à ses frères et sœurs, Capp ou Monty. Mais comment s'y prendre ? Fallait-il qu'elle les invite tous en même temps ou bien Capp ensemble, puis Monty ensemble ? La deuxième solution lui paraissait plus raisonnable. Si jamais elle réunissait les deux familles au même moment, cela promettait d'être électrique. Roméo était du même avis :
"T'es folle ou quoi ? Inviter tout le monde en même temps ! Autant se retrouver à l'hôpital tout de suite comme ça on sera déjà sur place ! Déjà qu'inviter les Capp à la maison c'est chaud !"
Même Consort n'avait pas grand espoir du côté de sa famille. Ils avaient toujours été bornés. Déjà qu'ils lui  avaient assez reproché d'avoir vendu le manoir de ses ancêtres. Mais il n'en avait rien à faire. Ce n'était même pas ses ancêtres. C'était ceux de Condessa. Et puis, il n'avait jamais aimé cette vieille bâtisse lugubre. Ce n'était pas un endroit où des enfants pouvaient grandir sans se sentir étouffé.

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