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L'enfant de Véronaville

9 décembre 2005

Anniversaire

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Effectivement, Boutondor était surexcitée. Elle venait tout juste de recevoir son bulletin de notes, qui n’était pas mauvais et de plus, on l’autorisait à passer dans la classe supérieure. De quoi fêter dignement son anniversaire. Si Obéron l’avait oublié, Titania, elle, avait prévu à l’avance le déroulement de la soirée. Elle avait pris sa journée et sa soirée et avait invité des amis pour fêter l’évènement. Sa petite fille adorée allait enfin rentrer dans la cour des grands. Elle allait affirmer son caractère, désobéir à ses parents, avoir des petits copains…Elle allait plonger la tête la première dans l’adolescence. Rien que d’y penser, cela lui donnait la nausée. Elle pria intérieurement pour que la petite fille turbulente qui sautait de joie devant elle ne devienne pas invivable sitôt son désir d’indépendance arrivé. Puck ne leur avait pas posé de problèmes majeurs et elle espérait que la petite fille suivrait la voie qu’avait choisi son frère. Mais on en était pas encore là. Pour l’instant, elle se contenta de féliciter Boutondor pour ses bons résultats.

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Quelques heures plus tard, la famille Songedété au grand complet étaient assise autour du repas qu’avait préparé Obéron. C'était la tradition. Et pour une fois, il s’était surpassé et Boutondor était aux anges. Tout le monde était là pour son anniversaire et son père venait de lui servir son plat préféré : les hamburgers. Titania avait un peu fait la tête en prenant connaissance du menu mais elle ne pouvait rien dire, c’était elle la reine de la fête. Et puis, c'était déjà mieux que l'habituelle pizza.
Le repas était le moment préféré de Boutondor, le moment où on laissait tomber la télé pour parler de tout et de rien avec les gens qu’on aime. Elle se félicitait intérieurement d’être tombé sur une famille où le dialogue primait avant tout. Chez certaines de ses amies, ils n’avaient même pas le droit de parler à  table sous prétexte qu’on entendait plus la télé !
Le sujet du jour était bien entendu la rentrée prochaine même si Puck et Boutondor n’avaient même pas entamer les deux mois de vacances qui leur étaient dus.
Mais ce dîner fut rapidement achevé. Il y avait une fête à préparer.

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A l’heure convenue, les invités arrivèrent. On attendit tout le monde puis, sans cérémonie particulière Obéron apporta le gâteau d’anniversaire. Boutondor s’installa devant et attendit. Elle savait que toutes les personnes présentes n’attendait plus qu’une chose : qu’elle souffle les bougies. Mais elle avait décidé de les faire languir. Et puis elle n’avait aucune idée du vœu qu’elle allait bien pouvoir faire. Il y avait tellement de chose qu’elle voulait. Elle voyait tout autour d’elle, ses amis, sa famille, qui l’encourageait à souffler. Même Alberto Capp était là. Ils étaient amis depuis qu’elle était toute petite et jamais il n’avait manqué un seul de ses anniversaires. Elle s’en voulait tant de ne pas avoir pu aller au sien. Mais la mère de ce dernier n’était pas du genre commode et elle devait bien être la seule à ne pas apprécier les Songedété. Boutondor se rappela le jour où elle était rentrée dans une colère noire quand elle les avait retrouvés en train de jouer « aux mariés ». Ils ne faisaient rien de mal et pourtant, Cunéguonde l’avait pratiquement jetée hors de la maison. En regardant son ami, elle compris alors ce qu’elle voulait le plus à ce moment. Elle ferma les yeux et souffla ses bougies en pensant très fort à ce qu’elle souhaitait.

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Elle était maintenant officiellement rentrée dans l’adolescence. Un ami de ses parents, qui ne l’avait pas vue depuis un long moment ne put s’empêcher de remarquer à ce moment précis combien Boutondor était jolie. Elle allait sûrement faire une belle jeune femme plus tard. La jeunesse masculine de Véronaville allait rentrer en ébullition en la voyant. Mais Obéron savait qu’elle n’allait sûrement pas s’intéresser à eux. D’une part parce qu’elle avait un penchant pour le travail et les études, de l’autre il savait qu’une seule personne allait avoir le privilège d’avoir les faveurs de sa fille, en supposant que les sentiments aillent dans les deux sens. Il l’avait deviné rien qu’en croisant le regard de sa fille. Il pensa qu’elle était trop jeune pour ce genre de chose mais elle avait toujours été en avance sur les autres enfants de son âge. Et puis c’est en faisant des erreurs qu’on apprend.

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D’ailleurs son fils était très vite tombé sous le charme de Hermia, sa petite amie, et cela n’empêchait pas qu’ils soient encore une fois ensemble ce soir. Elle avait été la seule à la connaissance d’Obéron et elle était bien partie pour le rester. En les observant, là, assis l’un contre l’autre sur la causeuse du salon, il pensa qu’ils formaient vraiment un joli duo.
C’est aussi ce que pensait Hermia. Elle pensait de même que Juliette et Roméo formait un joli couple mais ce n’était pas pareil. Sa sœur vivait un amour plus violent, plus passionné. A chaque fois
qu’elle les voyait ensemble, ils étaient en train de s’embrasser à pleine bouche.
Puck et elle vivait plutôt une relation « saine » basée sur le dialogue et l’échange, ce qui ne les empêchait pas eux aussi de s’embrasser de temps à autres. Elle n’était même pas sûre que Juliette connaissent vraiment Roméo. Hermia lui avait demandé un jour ce qu’elle savait sur lui et elle avait habilement évité de répondre, prétextant un devoir en retard.

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Boutondor, elle avait assez donné dans le dialogue. Elle voulait passer aux choses sérieuses. Elle avait vu les adultes et même son frère le faire pendant des années, elle voulait savoir ce que cela faisait d’embrasser pour de vrai. Un mois et demi s’était écoulé depuis la petite fête et elle voulait déjà vivre sa première relation amoureuse. Elle ne voulait pas quelque chose de sérieux, elle voulait juste découvrir l’effet que cela faisait. Et pour cela, elle avait trouvé la personne idéale : Alberto. Elle le trouvait plutôt pas mal et puis elle le connaissait bien. Elle savait qu’elle ne s’ennuierait pas avec lui. C’est pourquoi elle l’avait invité ce soir là. C’était vraiment le jour parfait. Titania était partie travailler, accompagnée d’Obéron qui n’avait plus à les surveiller puisqu’ils étaient assez grands pour se prendre en charge. Puck avait invité Hermia, elle n’avait donc aucun souci à se faire.
Ils se retrouvèrent vite dans le bain à remous. Quel meilleur endroit pourrait-elle trouver pour mener à bien ses projets.

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Lorsque le moment qu’elle attendait tant arriva, elle eut quand même une hésitation.
N’était-ce pas trop tôt ? Ne devrait-elle pas plutôt attendre ? Mais ses doutes s’envolèrent dès que leurs lèvres se touchèrent. Ce fut un instant magique pour la jeune adolescente. Un moment qu’elle ne revivrait plus jamais, elle en profita donc un maximum. >

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9 décembre 2005

Sa vie à la fac

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Une belle après midi s’annonçait pour Obéron. Ses enfants étaient à l’école, Titania, encore une fois rentrée très tard, était tombée dans les bras de Morphée et ne se réveillerait pas avant plusieurs heures. Il en avait profité pour inviter son grand ami Antonio Monty, récemment revenu à Véronaville qu’il avait quittée après le décès de sa femme. Il était venu chez les Songedété accompagné de son neveu Mercutio qu’Obéron appréciait beaucoup aussi. Il était maintenant étudiant, à la grande surprise de tout Véronaville qui le voyait plutôt comme un voyou, un gentil voyou, mais un voyou quand même. Certaines mauvaises langues disaient même qu’il avait rejoint le campus universitaire seulement pour ne plus voir sa grand-mère et son nouveau mari et qu’il ne pensait pas suivre sérieusement. Il était en effet parti à cause du remariage d’Isabella mais il avait aussi pensé à son avenir. S’il avait simplement voulu ne cesser tout contact avec sa grand-mère, il lui aurait suffi de trouver un logement loin du ranch après le lycée et de prendre un petit boulot qui ne nécessitait pas de qualification particulière. Mais tout ça était loin et les trois hommes étaient tranquillement installés dans le bain à remous flambant neuf dont Obéron venait de faire l’acquisition. Tout naturellement, la conversation tourna rapidement autour des études de Mercutio. Personne ne savait ce qu’il avait bien pu faire pendant cette année.
" Alors dis-nous Mercutio, comment s’est passée ton année ? Tu es dans un
dortoir ? Ah…Je me souviens quand ton oncle et moi on se logeait dans notre résidence. On faisait fête sur fête…Pas de temps pour le travail…
- Oh disons que ça a mal commencé pour moi…

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" A peine arrivé, j’ai su que ça n’allait pas être une partie de plaisir, l’université. A peine installé, Tybalt Capp m’est tombé dessus. Figurez-vous que ces idiots de l’université on trouvait le moyen de nous mettre dans la même résidence. J’ai demandé à changer mais ils n’avaient plus de chambre de libre. Ca m’apprendra à m’y prendre à la dernière minute. J’ai donc dû supporter les « recommandations » de Tybalt. D’après lui, c’était moi l’intrus je n’avais rien à faire ici et de toute façon j’allais vite être renvoyé à cause de mes résultats pitoyables. J’avais tout intérêt à me faire le plus petit possible si je ne voulais pas qu’il me refasse le portrait. J’ai rien répondu sur le coup, j’étais trop surpris de le trouver là. Mais sur la question d’être à sa place, je crois que je n’étais pas le plus mal placé. Depuis quand on a besoin d’un diplôme pour faire une carrière sportive ? J’ai d’abord pensé qu’il avait changé d’avis mais ce n’est pas ça du tout. Il est à l’université pour préparer sa carrière…On aura tout entendu.

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Le point positif, c’est que lui aussi est fauché et donc, il fait moins le malin. On dirait que je ne suis pas le seul à être parti à cause du mariage de grand-mère et du vieux Capp. Ca nous fait au moins un point en commun. Mais il ne se serait pas rabaissé au point de trouver un petit boulot comme moi. Je suis devenu incollable sur l’art de tenir la cafétéria de la résidence. C’est pas trop mal payé et c’est pas trop contraignant. Le truc, c’est juste de vérifier qu’il y a toujours quelque chose à manger et que la vaisselle sale ne traîne pas dans tous les coins. Au moins quand je sortirais avec mon diplôme, je pourrais me préparer des bons petits plats. Tybalt lui, il répugne à faire ce genre de truc. On risquerait de le prendre pour un domestique. Ca ferait tâche dans sa réputation. « Tybalt, le petit-fils du vieux Capp, travaille pour gagner de l’argent ». Son truc, c’est plutôt l’aide aux devoirs. Je savais pas mais c’est une forte tête le Tybalt. Il a des bons résultats d’après ce qu’on m’a dit.

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Faut dire que moi j’ai un peu la tête ailleurs…C’est fou le nombre de gens qu’on peut rencontrer sur un campus. J’ai des amis à ne plus savoir qu’en faire. Du coup, j’enchaîne fête sur fête et ça me laisse pas beaucoup de temps pour étudier entre ça et mon boulot à la cafétéria. Tu vois Obéron, certaines choses n’ont pas changé. Je me dis tout le temps qu’il faut que je m’y mette mais je n’ai jamais assez de courage pour refuser une invitation. Ca doit être de famille, n’est pas Antonio ? Et puis il y a les filles. Des tonnes de jolies filles. Et intelligentes surtout. Si c’est pas le rêve ça ! Une fille belle et intelligente. Bon d’accord, c’est pas parce qu’elles sont à l’université, qu’elles sont forcément intelligentes. Il y en a bien une ou deux qui sortent du lot. Mais en général, elles m’impressionnent. Surtout Erika. C’est une fille de la résidence qui suit avec moi les cours de Biologie et ben je peux vous dire que c’est un vrai cerveau. Elle peut trouver la solution à n’importe quel problème en quelques secondes. Faut voir comment elle fait ! Bien sûr elle a d’autres préoccupations dues à son appartenance à la gente féminine, mais ça ne la rend pas moins intéressante.

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- Mon neveu serait-il tombé amoureux ? Une fille aurait trouvé grâce à ses yeux ?
- Mais laisse moi finir ! Donc…Qu’est ce que je disais déjà ? Tu vois, tu me fais perdre le fil !
Ah oui ! En plus elle m’a proposé de m’aider un peu pour les cours. Et disons que le travail ça rapproche. Effectivement, une fille a trouvé grâce à mes yeux. Mais ce n’est pas n’importe quelle fille, c’est Erika. On est fait l’un pour l’autre, elle me comprend, je la comprends. C’est la première fois que je suis aussi bien avec quelqu’un depuis…depuis la mort de mes parents. Je ne pensais jamais ressentir encore une fois un tel bonheur. D’accord, ça n’a pas été un coup de foudre mais il n’empêche qu’on a finit très vite par échanger notre premier baiser.
- Erika tu dis ? C’est quelle nationalité ça ?, le coupa encore une fois Antonio.
- Ca te pose un problème ?
- Non aucun, c’est juste que j’aime bien savoir. C’est pas courant comme prénom par ici.
- Tu me rassures. Pendant deux secondes, j’ai pensé que…
- Non mais ça va pas ? Tu as vu la tête de mon meilleur ami ? Et tu as osé penser que j’étais, même rien qu’un peu, raciste ? Tu sais bien que j'aime te taquiner !
- Ok, excuses moi. C’est juste que Erika compte vraiment beaucoup pour moi et…
- C’est bon, on a compris je pense Mercutio. Continues donc ton récit. Et toi Antonio, arrêtes de le couper !

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- Juste une dernière question. Et Tybalt, il s’est trouvé quelqu’un ?
- J’allais y venir, repris le jeune étudiant. Oui, il s’est aussi trouvé quelqu’un. C’était une fille bien pourtant. Sympa et intelligente, jolie aussi mais pas autant que Erika, cela va de soi. Remarque maintenant, il me fiche la paix. Ils sont tout le temps collés l’un à l’autre. Mais si vous aviez vu comment il la draguait au début…Franchement, j’étais mort de rire. On a beau faire le méchant, c’est pas pour ça qu’on va avoir assez d’assurance pour aborder une fille. Mais apparemment, elle a du voir quelque chose que personne n’a jamais vu chez Tybalt parce qu’elle est quand même tombée sous son charme. D’ailleurs, il y a un jour à marquer d’une pierre blanche. Le jour où il a été aimable avec moi, juste avant leur premier baiser. J’ai été franchement étonné. Je peux pas l’encadrer alors ça n’a rien changé entre nous. De toute façon, maintenant qu’ils sortent officiellement ensemble, il est devenu encore plus arrogant. J’ai bien essayé de demander à sa petite copine ce qu’elle pouvait bien lui trouver mais impossible de l’approcher. On dirait
qu’il la surveille sans arrêt.

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-Quant à moi, sortir avec Erika m’a aidé dans mes études. Depuis que je suis avec elle, les études passent avant tout. Je ne veux pas qu’elle se retrouve avec un boulet au pied après son diplôme parce que moi je n’aurais pas assez bossé pour avoir un boulot décent et qui rapporte quelque chose. Arrête de faire cette tête Antonio. Oui tu as bien entendu. Erika et moi on va sûrement se fiancer. Mais rien n’est officiel encore. On a bien réfléchi et on pense qu’on est beaucoup trop jeunes pour prendre ce genre de décision tout de suite. On va encore attendre. Qui sait, ça me fait mal de dire ça, mais peut- être qu’on va se séparer le mois prochain sur un coup de tête.
Donc je bosse. Matin, midi et soir. Dès que je rentre de cour, je me jette sur mes bouquins. C’est assez cool en fait. On fait des groupes d’études, comme ça ceux qui on le plus de difficultés peuvent demander de l’aide aux plus forts. Et puis à l’approche des examens, tout le monde avait besoin d’un petit peu d’aide. Je n’avais jamais fourni autant d’effort, même pour mon bac…D’ailleurs, vous connaissez le résultat. C’était pas fameux. Mais là je me suis étonné. 20/20 de moyenne ! Vous auriez du voir la tête de Tybalt, lui qui a travaillé dur toute l’année pour obtenir cette note ! Mon petit bonheur. Et Erika était tellement fière de moi.

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Avec l’argent que j’ai reçu, en même temps que les félicitations du doyen, je me suis acheté une basse. J’aurais préféré une guitare mais ce n’est pas dans mes moyens. Et puis c’est mieux que rien pour débuter. Je vais essayer de former un petit groupe mais je ne sais pas si on aura beaucoup de temps pour répéter. Plus on avance, plus on nous en demande en cours. C’est normal, je sais, mais j’aurai aimé avoir plus de temps pour moi. Je passe maintenant la plus grande partie de mon temps le nez dans un bouquin.
- Difficile à imaginer…, dit Obéron en riant.
- C’est vrai, moi aussi j’ai du mal à l’imaginer. Où est passé mon neveu ?
- Il est bien là, répondit Mercutio, c’est juste que qu’il a pris conscience que s’il voulait avoir une vie tranquille plus tard, il fallait qu’il bosse. »
Obéron eut un sursaut en entendant un véhicule se garer devant la maison. Sûrement les enfants. Il allait devoir dire au revoir à ses invités. Tant pis, il connaîtrait la suite la prochaine fois. Mais sa petite Boutondor allait avoir besoin de lui.

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" Excusez-moi messieurs mais je crois que je vais devoir vous laisser.
- Ce n’est pas grave Obéron, c’était très gentil de ta part de nous inviter. Mais de toute façon, j’allais aussi m’en aller. J’avais prévu de passer voir Isabella, lui expliqua Mercutio.
- Tu veux reprendre contact avec elle ?
- Tu sais, j’ai mûri en un an. Je crois qu’il est temps que je cesse mes enfantillages et que j’accepte que ma grand- mère soit amoureuse du pire ennemi de Patrizio. Et puis je pourrai faire connaissance avec ma tante…C’est surtout pour ça que je suis revenu à Véronaville aujourd’hui. Il est temps d’enterrer la hache de guerre si je peux m’exprimer ainsi. Si ça se trouve, Consort est un type bien. Je ne peux pas juger, je ne l’ai jamais connu. Le seul Capp avec qui j’ai vraiment eu des contacts, c’est Tybalt et vous serez d’accord avec moi, ce n’est pas la meilleure facette de la famille.
- Ca me fait plaisir ce que tu dis là Mercutio, commenta Obéron. En aurait-on bientôt fini avec les querelles à Véronaville ? Allez prenons un dernier verre pour fêter ça. Et puis je file. J’entends Boutondor qui s’impatiente."

9 décembre 2005

Le dîner

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Encore une fois, Obéron se trouvais seul avec ses deux enfants à la maison. Sa compagne, Titania, était partie travailler de nuit, encore une fois. Cela faisait un moment maintenant que les enfants ne la voyaient plus que quelques minutes par jour. Il savait que Puck, le plus âgé, n’étais pas mécontent de cette situation mais que pouvait donc penser Boutondor. Qu’une fois de plus, sa mère l’abandonnait. Titania et lui l’avaient adoptée alors qu’elle était toute jeune, il ne lui restait donc aucun souvenir des parents ingrats qui l’avaient mise au monde puis lâchement laissée à l’abandon, mais c’est une douleur qu’on ne peut pas totalement effacer. Obéron ne comprenait vraiment pas comment on pouvait faire une chose pareille. La nécessité ? Voilà un bien méchant mot. Peut-être était-il influencé par le fait que Titania et lui n’auraient jamais un enfant « à eux » ? Mais ne dit-on pas que le malheur des uns fait le bonheur des autres ? Lorsqu’il avait appris que sa compagne était stérile, il s’était d’abord demandé comment il pourrait supporter de ne pas avoir d’enfant. Puis rapidement, la solution de l’adoption s’était imposée. Puis Puck était arrivé, suivi de Boutondor. Il avait formé une famille unie, et continuait à l’être mais Titania se faisait plus distante ces temps-ci. Obéron aurait aimé savoir les raisons de cet éloignement. Mais il était d’un naturel optimiste et se dit qu’elle devait juste être passionnée par ce qu’elle faisait et que cette passion lui passerait bien vite. En attendant, il allait encore devoir commander une pizza. Il avait encore fait brûler les macaronis. Décidément, il ne pourrait jamais se lancer dans une carrière de cuisinier.

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De toute façon, que Titania soit présente ou pas, le résultat aurait été le même. Elle ne s’approchait plus de la cuisinière depuis le soir de l’incendie. Depuis ce jour, elle ne venait dans la cuisine qu’en cas d’extrême urgence. Autant dire jamais. Mais pour quelqu’un qui a la phobie du feu, il est bien normal de craindre qu’un deuxième incendie se déclenche. D’autant plus qu’on ne savait pas ce qu’il l’avait provoqué la première fois. Titania avait vraiment cru qu’elle allait y rester. Les pompiers n’avaient pas mis longtemps pour intervenir, mais pour la jeune femme, cela avait paru une éternité durant laquelle elle s’était vue mourir milles fois. Pour la rassurer, Obéron avait fait installer un de ces systèmes qu’on voit dans les restaurants ou les lieux publics, qui projettent de l’eau dès la moindre fumée. Mais cela n’avait pas suffi à apaiser sa femme. Pour elle, plus question de s’approcher de la moindre flamme. Elle n’autorisait même plus qu’on allume un feu dans la cheminée. Pourtant, ces systèmes avaient l’air très efficace. Heureusement, ils n’avaient pas encore eu l’occasion de les tester mais Obéron était sûr que le feu serait éteint en moins de temps qu’il ne faut pour le dire.

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Obéron entendit sonner à la porte et Puck lui cria qu’il allait ouvrir. L’adolescent ne fut pas surpris de voir Bianca Monty à travers les petits carreaux de la porte d’entrée. Elle venait souvent ici le soir ces derniers temps en espérant trouver Titania mais elle arrivait toujours trop tard. Les horaires de sa mère étaient si compliqués. Mais il aimait bien discuter avec la jeune femme. C’était une sorte de rendez-vous quotidien qu’il attendait avec impatience. Et depuis qu’elle avait effectué un changement de look, il appréciait encore plus sa compagnie. Il se demandait pourquoi elle avait caché sa féminité pendant tant d’année derrière des lunettes plus que ringardes et des tenues sans aucun attrait.
" Bonjour Puck. C’est raté cette fois encore je suppose.
- Salut Bianca. Tout juste. Tu l’as loupée de peu cette fois-ci.
- Y arriverais-je un jour, telle est la question. Je devrais peut-être lui demander son planning.
- Oh, tu sais comme elle est DJ, elle ne sait pas trop ce qu’elle va faire dans la semaine. Elle va, elle vient. Elle travaille jamais au même endroit deux soirs de suite.
- Oui, et ça ne m’arrange pas mes affaires. J’avais besoin de parler à quelqu’un.
- Et moi je suis personne ?
- Ne te vexes pas surtout, mais tu es un peu jeune et ce sont des histoires d'adultes.
- Donc j’en déduis que c’est encore une histoire Capp/Monty.
- Et bien euh…Oui. Mais je ne peux vraiment pas t’en parler. Il me faudrait une oreille féminine. Désolé.
- Tant pis. J’aurai essayé. Tu veux rester dîner ? Obéron a encore fait brûler le dîner et il a commandé une pizza.
- Ca aurait été avec grand plaisir Puck mais j’ai déjà un dîner de prévu ce soir. D’ailleurs je dois y aller sinon je vais être en retard.
- Bon, à demain alors.
- Comment ça à demain ? Tu es sûre de me voir demain ?
- Ben oui, comme tous les soirs.
- Au revoir Puck. Et passe le bonjour à tes parents de ma part."
Bianca partit comme elle était venue. En un clin d’œil, elle disparut du champ de vision de Puck qui se dépêcha de rentrer en espérant qu’il aurait plus que des miettes au dîner. Boutondor était peut-être petite mais cela ne l’empêchait pas d’avoir un appétit d’ogre.

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Arrivée chez elle, Bianca commença à se préparer pour son dîner. Elle allait montrer à sa mère qu’elle avait réussi à se débrouiller sans elle. Mais elle avait tant de chose à faire avant l’heure convenue. Elle s’inquiétait aussi un peu pour sa dinde. Jonathan avait promis de veiller sur le dîner mais elle savait par expérience qu’il ne fallait pas laisser trop longtemps un homme aux fourneaux. Elle n’était pas féministe, certes mais elle n’était pas non plus du genre à approuver l’image de la femme au foyer qui doit faire la cuisine et s’occuper des enfants, tout le contraire de sa mère. Elle avait toujours vécu au crochet de son mari et Bianca ne voulait pour rien au monde lui ressemblait. Elle était une femme moderne. Mais malgré cela, elle se demandait quand même si c’était une bonne idée de laisser son homme seul, avec la dinde. Elle l’avait déjà vu à l’œuvre et ça avait été une vraie catastrophe. C’était le livreur de pizza qui avait dû être content ce soir là.

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Elle pensa aussi qu’il aurait été préférable de ne pas se rendre chez les Songedété ce soir là. Mais elle avait besoin de parler et Titania était une bonne confidente. Elle aimait beaucoup cette femme. Et toute sa famille aussi. Obéron était un homme bien, gentil et serviable, Boutondor était adorable. Et elle adorait ses petites discussions avec Puck, le soir. En fait, elle ce qu’elle appréciait chez cette famille, c’est qu’elle lui rappelait ce qu’elle n’avait jamais eu et qu’elle avait toujours rêvé d’avoir. Une famille parfaite à ses yeux. Elle espérait réussir à créer cette même unité dans son foyer. C’était pour cela qu’elle craignait tant que sa mère revienne dans sa vie, avec ses histoires de famille…Elle allait peut-être briser le peu d’harmonie qu’elle avait réussi à instaurer rien qu’en passant le seuil de la porte. Mais il était trop tard pour reculer et elle se devait d’affronter ses démons. Au pire, elle n’en ressortirait que plus forte. Décidément, elle ne savait vraiment pas quelle tenue choisir. On sonna à la porte. C’était sûrement sa mère. Malgré ses inquiétudes, elle avait réussi à finir tout à tant. La table, achetée pour l’occasion, était dressée, le dîner attendait sagement d’être servi et Bianca avait finalement demandé de l’aide à Jonathan pour sa tenue.
Lorsqu’elle vit sa mère sur le seuil, elle ne put que remarquer qu’elle était aussi mal à l’aise qu’elle. Et elle lui paraissait si vieille. Jamais ses souvenirs ne lui avaient renvoyé une image d’Isabella comme cela. Mais il était normal qu’elle est un peu changée, elle ne l’avait pas vue depuis qu’elle avait quitté le ranch familial, il y avait maintenant une dizaine d’année. Elle pensa qu’elle avait sûrement changé aussi et que sa mère devait avoir du mal à la reconnaître.

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Quand elles furent l’une en face de l’autre, Isabella ne put s’empêcher de craquer. Elle prit sa fille dans ses bras et lui dit :
« Ma chérie, je suis si désolée de ce qui c’est passé. Je regrette tous les jours ce que j’ai fait. Si tu savais, ça me ronge de l’intérieur. S’il te plaît pardonne-moi. »
Elle avait l’air vraiment sincère. Son cerveau lui renvoyait tellement d’informations en même temps que Bianca ne savait plus quoi penser.
« Mais pourquoi as-tu fais ça alors ? Pourquoi ?
- J’étais…Je suis une faible femme, soumise. J’ai suivi ce que Patrizio a dit. Je n’étais pas assez forte pour lui tenir tête, pour le contredire…Si tu savais ce que je m’en veux… »
Bianca pensa qu’elle disait sans doute la vérité. Aussi loin qu’elle se souvienne, sa mère n’avait jamais été contre les décisions de son père. Elle s’était toujours écrasée et laissait faire sans rien dire. Quand elle était encore adolescente, elle plaignait sa mère. Tant de femmes se s’étaient battus pour leurs droits et le résultat était là devant ses yeux. Elle s’était juré de ne pas finir comme ça. Mais lorsque Patrizio l’avait chassée du manoir, elle avait mis Isabella et Patrizio dans le même panier. Celui des méchants…Elle détestait sa mère parce que, encore une fois, elle n’avait rien fait. Maintenant elle regrettait. Elle oublia tout. Sa haine, le dîner…Les deux femmes restèrent dans les bras l’une de l’autre durant une bonne partie de la nuit. Bianca était enfin bien.

1 novembre 2005

...et querelles.

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Cela faisait maintenant une semaine que Alberto avait posé cette question à son père et celui-ci avait essayé milles façon d’aborder le sujet en douceur avec Cunéguonde, mais sans succès. Le matin de l’anniversaire du petit garçon, Alban pris son courage à deux mains et téléphona à Consort sans l’avis de sa femme. Après tout, quand il serait là, elle ne pourrait pas le renvoyer. Et de toute façon la dispute qu’ils auraient ne serait pas si différente. Et puis il faisait aussi ça pour Ariel. Par le plus grand des hasards, elle était née le même jour que son grand frère. C’est Isabella qui décrocha :

" Allô ? Qui est à l’appareil ?
Bonjour madame, je me présente, Alban Capp. Vous êtes Madame Monty je présume ?
- Oui… Vous voulez sans doute parler à Consort ?
- Oui, est-il là ?
- Attendez, je vais le chercher.
-
Merci. »
Il attendit quelques instants avant d’entendre de nouveau une voix à l’autre bout du téléphone.
« Allô, Alban ? Que me vaut le plaisir de votre appel ?
Vous savez sans doute que c’est l’anniversaire d’Alberto et d’Ariel aujourd’hui.
- Oui, comment oublier une telle date. J’allais justement leur faire envoyer un petit quelque chose.
Cela vous dirait de venir leur apporter en main propre ?
-
Euh… Oui, pourquoi pas ? Mais…Cunéguonde est au courant…Cela m’étonne qu’elle accepte que je vienne…
-
Non, elle n’est pas au courant, mais Alberto vous réclame.
-
Bon, dans ce cas, d’accord, je viendrais…
-
Je vous laisse, je crois avoir entendu Cunéguonde…
Effectivement, quelques instants plus tard, sa femme apparut à la porte du salon pour demander qui pouvait bien appeler sous prétexte qu’elle attendait un coup de fil de sa sœur.

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Faute de coup de fil, elle eut droit à une visite de sœur plus tard dans la matinée. Celle-ci avait quelque chose de très important à dire à sa Cunéguonde mais elle avait finalement préféré lui dire en personne, c’était beaucoup plus facile pour elle. Cunéguonde était très contente de revoir Morgana et elle ne put s’empêcher de la prendre dans ses bras dès qu’elle la vit. Morgana était en effet parti quelques temps de Véronaville avec son mari pour changer d’air et avait coupé tout contact avec sa famille. L’éternelle querelle Capp/Monty les étouffait. Mais un travail intéressant dans un grand laboratoire de la ville les avait fait rentrer au pays il y avait seulement quelques jours. Elle venait maintenant aux nouvelles auprès de sa grande sœur qui ne lui en voulait pas le moins du monde. C’est qu’il s’en était passée de choses durant son absence et Cunéguonde adorait raconter les histoires de voisinages !

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Elles s’assirent confortablement dans la causeuse du salon où elles étaient sûres de ne pas être dérangées par les pleurs d’Ariel. Elle était peut être sur le point de devenir une grande fille, elle n’en restait pas moins capricieuse.
Elles discutèrent pendants des heures et des heures. Morgana fut assez étonnée d’apprendre le remariage de son père. Elle n’avait rien contre la matriarche Monty mais il était bizarre pour elle d’apprendre qu’une partie au moins des familles Capp et Monty s’était réconciliée. Mais elle fut encore plus surprise d’apprendre qu’elle avait une nouvelle petite sœur ! Cependant, elle fut obligée de cacher son excitation pour ne pas froisser sa sœur. Elle connaissait les sentiments de Cunéguonde envers la famille Monty et malgré tout le respect qu’elle avait pour elle, elle ne les approuvait pas.
Puis ce fut à Morgana de raconter à sa sœur ce qu’elle ne savait pas. Tout d’abord, elle avait retrouvé leur frère Carlo, qui était parti sans laisser de traces lui aussi, et avait réussi à le ramener avec elle, à Véronaville. Il était maintenant chez elle, mais ne désirait pas pour l’instant renouer des contacts avec sa famille.
Mais ce qui fit le plus plaisir à Cunéguonde, ce fut d’apprendre que Morgana allait bientôt donner la vie. Elle allait enfin donner une descendance à son mari et par la même occasion perpétuer la lignée des Capp et venait chercher conseil auprès de sa grande soeur.

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En raccompagnant Morgana à la porte, Cunéguonde aperçut Desdémone en bien mauvaise compagnie selon elle. La petite fille avait invité en toute innocence le fils de Bianca Monty. Cunéguonde le reconnut tout de suite parce que sa mère avait eu l’audace de s’installer juste en face de chez elle et avait, par la même occasion, incité son frère Antonio à faire de même. Le quartier des Capp était envahi de Monty. Elle pensait qu’ils voulaient plus encore et qu’ils visaient le manoir. Mais elle était prête à se battre pour qu’ils ne mettent jamais la main dessus. En attendant, elle usa de toute la méchanceté qu’elle avait en elle pour renvoyer le petit Dan. Desdémone n’osa même pas protester. Elle connaissait sa mère et savait qu’il ne fallait pas discuter. Elle n’avait pas encore l’âge où l’on se croit capable de défier ses parents. Morgana quant à elle, partit tout de même avec un sourire au coin des lèvres. Sa sœur n’avait pas réussi à inculquer haine des Monty à ses enfants.

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Pendant ce temps, Alban attendait avec anxiété le moment où Consort Capp sonnerait à la porte. Pour s’occuper, il avait préparé deux magnifiques gâteaux qui laissaient planer une odeur de fête. Le soir se mit à tomber et vers 19 heures, il entendit ce qu’il avait tant redouté. Il se dépêcha d’aller ouvrir. C’était bien le père de Cunéguonde. Il avait l’air aussi stressé qu’Alban. Ses mains étaient moites et il hésitait à rentrer. Il demanda plusieurs fois à Alban s’il était sûr de ce qu’il faisait, Il était encore temps pour lui de faire marche arrière. Il rentra cependant et lorsque Cunéguonde le vit, Alban sentit bien qu’ils allaient passe un mauvais quart d’heure tous les deux. Mais lequel subirait sa colère en premier, il ne le savait pas. Au moins, pour l’instant, elle se retenait à cause des enfants.

2

Ariel et Alberto soufflèrent tout de même leurs bougies dans une ambiance tendue. Même si les adultes faisaient tout pour cacher le malaise entre Cunéguonde et son père, ils s’apercevaient quand même que quelque chose n’allait pas. Il fut dur pour eux d’ouvrir leurs nombreux cadeaux dans la joie et la bonne humeur. Après le repas, Cunéguonde envoya tout ce petit monde se coucher. C’était peut être un jour de fête mais il ne fallait pas oublier que le lendemain, ils avaient école. Et puis, une fois ses enfants couchés, elle pourrait laisser éclater la colère qu’elle avait gardée depuis le début de la soirée.

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Et effectivement, ce soir-là, elle dit à son père tout ce qu’elle avait sur le cœur. Sa trahison envers sa famille, sa folie d’avoir adopter une fillette, à son âge. Mais ce qui l’avait le plus déçu en lui, c’était qu’il portait le nom des Monty. Il avait abandonné le nom prestigieux des Capp pour prendre celui des paysans qu’étaient les Monty pour elle. Elle ne pouvait pas imaginer qu’il renie tout ce que sa mère lui avait apporté. La femme pour qui il s’était brouillé avec Patrizio, la femme avec qui il avait eu des enfants…
Mais Consort ne se laissa pas faire et il profita de l’occasion que lui offrait sa fille pour lui dire ses quatre vérités. Lui aussi n’en pouvait plus de son comportement. Ne pouvait-elle pas laisser ses préjugés de côté et rencontrer les gens merveilleux que lui avait découverts ? C’était lui qui avait enseigné à sa fille la haine des Monty. Et maintenant, il lui demandait de pardonner. Ne pouvait-elle pas faire simplement ce qu’on lui disait, comme quand elle était petite…
La querelle se prolongea toute la nuit…

Une semaine qui se finissait comme elle avait commencé : par une querelle. Alban se demanda si un jour, il pourrait y avoir un peu de calme et sérénité dans sa maison.

1 novembre 2005

Querelles...

1

" Non, je veux pas ! Si tu crois que je vais t’écouter !
-
C’est ce qu’on va voir ma chère Miranda. On va aller chez le coiffeur toutes les deux pour qu’il fasse quelque chose. Il que tu te débarrasses de cette atroce coiffure !
- Alors là, tu peux toujours rêver.
- Tu ne me parles pas comme ça ! Je suis ta mère, pas ta copine ! »
C’était comme ça depuis le début de l’après-midi. Alban se demandait si un jour elles allaient arrêter de se chamailler. Depuis le temps, il aurait pensé qu’elles épuiseraient tout sujet de querelle entre elles. Cependant Miranda trouvait toujours le petit truc qui ferait enrager sa mère. Cette fois, elle était rentrée de sa sortie entre copines avec une nouvelle coiffure plutôt originale mais pas du tout du goût de sa femme. Il est vrai que ce vert était assez spécial mais pas assez pour que lui interdise catégoriquement à sa fille de rester comme il lui plaisait. Il était de ceux qui laissent les enfants avoir leurs propres expériences et faire leurs propres erreurs pour en tirer les conséquences. Cunéguonde, elle, se souciait plus de ce que les voisins allaient penser en voyant Miranda. Elle n’avait que ça en tête. Être à la hauteur de ses ancêtres.

 

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Alban se demandait chaque jour pourquoi il avait épousé cette femme si différente de son idéal. Pour lui, le plus important, c’était la famille. Pour elle, la réussite. Elle n’avait que ce mot à la bouche :
« Alberto, si tu veux réussir dans la vie, il faut travailler », « Alban, si tu veux que Ariel réussisse plus tard, laisse-la se débrouiller toute seule sinon elle aura toujours besoin de quelqu’un pour l’assister. »
Il a avait des tas d ‘exemples…Pourtant, la réponse était simple, il l’aimait. Mais les jours où elle décidait d’être de mauvaise humeur, comme aujourd’hui, il ne pouvait plus la supporter. Qui plus est, il était sûr qu’avec leurs cris, elles allaient finir par réveiller la petite dernière, alors il décida d’aller voir. Et il ne s’était pas trompé. Il la trouva assise dans son berceau, attendant que quelqu’un s’occupe d’elle. Elle était si mignonne. C’était apaisant de la voir comme ça. Enfin quelqu’un de calme dans cette maison. Il ne put résister à l’envie de la prendre dans ses bras et de jouer un peu avec elle. Il redescendrait quand les deux furies se seraient calmées.

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Quand il n’entendit plus rien, Alban osa enfin retourner dans le salon. Il y trouva Cunéguonde et quand leurs regards se croisèrent, il comprit qu’il aurait mieux fait de rester avec Ariel. Apparemment, elle lui en voulait de ne pas l’avoir défendu devant sa fille. Mais pourquoi diable ? Elle savait très bien qu’il n’avait aucune autorité devant ses enfants et qu’il cédait à tous leurs caprices. Mais il s’en doutait, cette fois encore, il ne pourrait pas échapper à l’habituelle dispute qui suivait un conflit parents/enfants. Cette fois encore, elle allait lui reprocher de ne pas assez s’occuper du comportement de leurs enfants, de les laisser faire ce qu’ils veulent pendant qu’elle travaillait dur toute la journée dans l’entreprise de son père pour avoir de quoi nourrir tout le monde…Il les connaissait par cœur…

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Elle ne vînt pas dîner ce soir là, pas plus que Miranda. Elles voulaient sans doute éviter de se retrouver face à face. Alban les remerciait pour ça, il avait eu son lot d’éclats de voix pour la journée. Le repas fut bien silencieux pour une fois. D’habitude, tout le monde parlait en même temps et ça faisait un boucan pas possible. Il y aurait une mouche, on l’aurait entendue voler durant tout le repas. Cependant, Alban voyait bien que Alberto voulait lui demander quelque chose. Celui-ci se décida finalement à parler au moment du dessert :
« Papa, tu crois qu’on pourra inviter grand-père pour mon anniversaire ? »
Alban détestait que ses enfants appellent Consort Capp « grand-père ». Mais Cunéguonde les avait toujours défendus d’utiliser un autre mot. Elle-même vouvoyait son père depuis qu’elle savait parler. On l’avait éduquée comme ça et elle souhaitait que Miranda, Alberto, Desdémone et Ariel suivent l’exemple. Mais pour l’instant que répondre à son fils ? Si on l’invitait, Consort viendrait. Mais que dirait Cunéguonde ? Depuis qu’il avait épousé cette Isabella Monty, elle ne voulait plus en entendre parler.  Et son nom avait été banni à partir du moment où elle avait appris qu’il venait d’adopter une petite fille
. Tout ce qu’il put répondre à Alberto, ce fut un décevant « On verra ».

 

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31 octobre 2005

Ah trop fort... Je rigole bien devant cette

Ah trop fort... Je rigole bien devant cette petite Phinealili qui est toute mimi en plus...
Ps: phinealili, tu le mérites!
Aeris


Trop fort ! L'appeller phinealili c'est une idée trop drôle et un bel hommage...:)
Tara5


C'est trop drôle ! Je ris toute seule devant mon écran. Eh bien quel honneur, si j'avais imaginé ça en faisant ma chronique ! J'ai hâte de lire la suite.
Phinealili


On se croirait dans un feuilleton télé ! mdr Très bonne idée ton blog!!!
Marina


Cette fois je peux mettre un commentaire, chic ! C'est reparti pour un tour avec les Capp et les Monty, je me régale. J'aime voir ce que les autres en font, voir comment ils colorent tout ça. Tu t'en sors très bien, continue. C'est comme au cinéma !
Phinealili


Aaaah, a y est, j'ai enfin fini par lire ton histoire en entier ! Je suis enchantée par cette histoire, voir Véronaville sous un oeil complètement différent de celui de Phinealili (joli clin d'oeil, d'ailleurs), c'est un vrai bonheur, moi qui n'y ait jamais joué, je l'adore ce quartier.
En tout cas, c'est déjà très surprenant : la mariage, puis l'adoption, sans compter Roméo ravi de vivre sous le même toit que Juliette !
A bientôt

Lise


J'avais oublié d'écrire noir sur blanc que cette dernière photo est géniale.

A quand la suite ?
Phinealili


Comme je l'ai dit sur le site officiel, j'aime beaucoup la façon dont tu tournes l'histoire, dont tu te sers des personnages et de l'histoire de base. J'accroche et je suis enfin dans le train en route! :)
Poupouss

31 octobre 2005

Chez Bianca Monty

- Qu'est-ce qui ne va pas ?
- Rien, tout va bien.
- Tu peux m'expliquer pourquoi tu manges mes spaghettis complètement brûles sans broncher alors ? D'habitude tu te prépares autre chose. Alors j'en déduis qu'il y a quelquechose qui te préoccupe. Tu t'inquiètes pour Dan ? Pour ta nouvelle promotion ? Tu n'es pas sûr d'être à la hauteur comme la dernière fois ? Si c'est ça, il n'y a aucune raison de se faire du souci. Tu es la meilleure.
- Non, ce n'est pas ça.
- Alors c'est quoi ?
- J'ai reçu un coup de fil de ma mère. Elle veut me voir.
- C'est une bonne nouvelle ! Vous allez enfin  pouvoir vous réconciliez !
- Je ne sais pas si je suis prête à la revoir.
- Mais enfin, ça fait six ans que tu ne l'as plus vue. Il serait temps de ranger tes anciennes rancunes au placard. Tu sais, quand je l'ai vue chez Antonio, elle avait vraiment l'air de vouloir tout réparer.
- Mais tu ne crois pas que c'est un peu tard ?
- S'il te plaît ! Fais le pour Dan au moins. Il serait si content de connaître sa grand-mère.
- Je veux bien mais je n'ai rien à me mettre. Je ne peux pas la recevoir habiller n'importe comment !
- Arrêtes de chercher des excuses, qui soit dit en passant sont complètement ridicules. Je crois que ta mère n'en a rien à faire de ta tenue vestimentaire ! Tout ce qu'elle veut c'est te revoir. Alors, si ça te rebute vraiment, appelles la et dis-lui que tu ne veux pas la voir.
- Je ne pourrais jamais faire ça.
- Dans ce cas, tu appelles un taxi et tu vas t'acheter quelquechose pour la recevoir si ça peut te rassurer d'être bien habillée.

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Bianca aurait aimé que ce soit aussi facile. Mais ça ne l'était pas. Jonathan avait raison. Sa tenue n'était qu'une excuse riducule. Elle en voulait tellement à sa mère de n'avoir pas réagit quand don père l'avais mise à la porte. Elle s'était retrouvée toute seule, à la rue et qui plus est enceinte. C'était pour cela que Patrizio l'avait jetée dehors, pour ne pas ternir le nom des Monty.Il n'avait pas supporté que Bianca soit enceinte d'un inconnu qui refusait d'assumer sa paternité. Pour lui, sa fille était devenue une prostituée et elle allait finir sa vie au fond d'un caniveau à la suite d'une overdose. Elle avait donc du se débrouiller seule. Trouver un logement miteux, un travail qui ne lui plairait pas forcément mais bien payé pour s'occuper de son bébé. Car elle voulait le garder. Il fallait qu'elle assume ses actes en adulte et elle n'avait pas voulu d'une solution de facilité tel que l'avortement. Ou peut être avait simplement tenu tête à son père par esprit de contradiction ? Quoi qu'il en soit, l'enfant était maintenant là et elle devait tout faire pour son bohneur, même si cela l'amenait à faire des sacrifices. Comme reprendre contact avec sa mère.

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Pour ne pas perdre la face,  elle partit au centre commercial pour choisir une nouvelle tenue. Elle en essaya beaucoup avant de tomber sur quelquechose qui lui plaisait. A sa grande surprise, elle s'amusa beaucoup à faire des essayages. Pourtant, ce n'était pas son style.  Elle n'était pas ce genre de fille qui aiment passer leurs journées dans les boutiques. Mais les vendeurs étaient si gentils qu'elle ne vit pas le temps passer. Elle se surprit même à acheter plusieurs articles. Mais  elle voulait être parfaite. Peut être pour montrer à sa mère qu'elle avait réussi à  s'en sortir sans papa et maman et qu'elle était maintenant une vraie femme avec une bonne situation, un fiancé merveilleux et un fils dont elle pouvait être fière. Elle rentra tard et à sa grande surprise, elle trouva Jonathan en train de l'attendre. Il voulait voir ce qu'elle avait bien pu trouver qu'il lui donnerait plus d'assurance devant sa mère. Il ne fut pas déçu. Elle semblait tellement plus épanouie dans ses nouveaux vêtements. Et tellement plus féminine que d'habitude. Isabella n'était même pas encore venue qu'elle avait déjà des effets bénéfiques sur sa fille.

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31 octobre 2005

Chez Antonio Monty

Isabella se jeta à l'eau la première, encouragée par une lettre qu'elle avait reçue de son fils, Antonio, et qu'elle n'avait pas vu depuis longtemps. Celui-ci était parti loin de Véronaville et de sa famille après le décès de sa femme. Il ne supportait plus les incessantes querelles entre Capp et Monty qui étaient à l'origine de  son chagrin. Il ne s'était même pas déplacé pour l'enterrement de Patrizio. Il lui en voulait trop d'avoir continué à se battre alors qu'il avait perdu des membres de sa famille dans cette guerre futile. Mais il avait finalement décidé de revenir après toutes ces années. Et il invitait sa mère afin de lui faire visiter sa nouvelle maison. Isabella se faisait une joie de revoir les enfants d'Antonio. La seule chose qu'elle appréhendait vraiment, c'était la question de son remariage et de l'adoption. Elle lui avait envoyé une centaine de lettres pour le prévenir, avoir de ses nouvelles, mais il n'avait jamais répondu. Cependant, s’il avait pris la peine de l'inviter, il était sûrement dans de bonnes dispositions.
Lorsqu'elle arriva à l'adresse indiquée par son fils, ce n'est pas sans hésitation qu'elle avança jusqu'à la porte d'entrée et actionna la sonnette.

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Elle entendit très vite des bruits de pas et la porte s'ouvrit.
- Mamie !
Son petit-fils Bénédict se jeta avec une telle force dans les bras de la vieille femme qu'elle faillit tomber.
- Doucement mon garçon, lui dit-elle.
Elle le posa par terre et le regarda.  Ce qu'il pouvait avoir grandi depuis la dernière fois !
- Papa, Mamie est arrivée ! Dis Mamie, c’est vrai que…
- Laisse la tranquille s’il te plait. Va dans ta chambre. Ta mamie et moi avons à parler.
- Bonjour Antonio. Si tu savais comme je suis contente de te voir.
- Bonjour Maman. Alors comment va ton nouveau mari ?
- Je m’en doutais. Tu m’en veux c’est ça ? Ecoutes, ce qui c’est passé est indépendant de ma volonté. On est tombé amoureux et puis c’est tout.
- Je ne sais pas ce qui est le pire. Que tu trompes Papa avec son pire ennemi ou que tu adoptes un enfant sans même demander à ta famille.
- Je n’ai aucun compte à vous rendre. Et puis que je sache, tu n’as jamais répondu à mes lettres !
- Dis-moi, tu fais ça pour l’argent ?
- Comment oses-tu dire cela ? Tu sais très bien que je l’argent ne m’intéresse pas.

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La conversation aurait pu se transformer en véritable dispute si Béatrice, la jumelle de Benedict n'était pas venue, prévenue par son frère de la visite d'Isabella, et n'avait pas surpris leur conversation.
- Papa, pourquoi t'es méchant avec Mamie ?
- Tu trouves que je suis méchant ?
- Ben oui. Moi ma maman si je la revoyais, je la serrerais dans mes bras et je lui ferais plein de bisous. Mais toi, tu lui cries dessus.
- Ecoutes, Béatrice, va jouer avec ton frère. S'il te plaît.
Mais la petite file avait touché une corde sensible. Même si Antonio s'était promis de ne rien reproché à sa mère, la première chose qu'il avait faîte en la voyant était de lui crier qu'elle l'avait trahi. On avait vu mieux comme retrouvailles. Il essaya tant bien que mal de réparer les dégâts en s'excusant de son attitude, invoquant la mort de sa femme. Par chance, Isabella n'était pas rancunière, surtout s'il s'agissait de ses enfants et puis elle comprenait qu'il ne soit pas totalement d'accord avec son remariage. Après tout, n'avait-elle pas épousé l'homme qu'il détestait le plus ? La conversation pris alors un ton beaucoup plus léger, même si une certaine tension flottait encore dans l'air.
Antonio était en train de raconter à sa mère ce qu'il avait fait depuis son départ quand quelqu'un sonna à la porte.

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C'était Jonathan, le fiancé de la fille d'Isabella, Bianca, qui habitait juste à côté. Antonio avait complètement oublié qu'il l'avait invité à déjeuner. Lorsque qu'ils s'étaient rencontrés pour la première fois, les deux hommes s'étaient immédiatement entendu et étaient devenus très vite de bons amis. Alors, comme Bianca était souvent absente à cause de son travail, Jonathan venait souvent rendre des petites visites à Antonio et passait souvent l'heure du déjeuner avec son futur beau-frère.
Quand elle vit son fils accompagné de ce jeune homme qu'elle ne connaissait pas à cause d'une dispute entre Bianca et sa famille, elle crut d'abord que c'était un collègue de travail de son fils.
Mais quand il lui présenta, elle eut un choc. Sa fille s'était fiancée et elle ne l'avait même pas avertie.  Antonio fut un peu déboussolé par cette situation. Il savait que Bianca était en froid avec Isabella et Patrizio mais pas au point de ne plus leur donner de nouvelles. Il invita donc aussi Isabella à déjeuner afin qu'elle fasse connaissance avec son gendre.

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Jonathan donna des nouvelles de Bianca à Isabella. Le fils de cette dernière venait juste de rentrer à l'école et tout se passait le mieux du monde. Bianca grimpait à toute vitesse les échelons de la police. La vieille femme fut rassurée. Au moins, sa fille ne manquait de rien et vivait avec un homme très bien. Elle eut cependant un pincement au coeur quand il lui parla de son petit-fils qu'elle n'avait jamais vu. Elle aurait tellement voulu le serrer dans ses bras et voir à quoi il ressemblait. Elle aurait aussi voulu pouvoir dire à sa fille combien elle était désolée de ce qui s'était passé et combien elle regrettait. Elle fit part de son souhait à Jonathan une fois les enfants sortis de table et plongés dans leur jeu vidéo préféré.
- Vous savez, je suis sûr qu'elle serait aussi très heureuse de vous revoir et de vous présenter Dan. Je crois qu'elle en veut surtout à son père. Mais je crois qu'elle a peur de reprendre contact et qu'elle ne sait pas trop comment s'y prendre, lui répondit-il. Je crois que vous devriez faire le premier pas. Ca l'aiderait beaucoup.

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Puis ce fut l'heure de se séparer. Isabella avait passé une merveilleuse journée en compagnie de son fils et de Jonathan. Elle repartit sereine, contente de savoir qu'elle allait peut être bientôt renouer des liens avec sa fille. Mais elle était aussi heureuse d'avoir revu Béatrice,  Bénédict et surtout Antonio. De plus, il avait accepté avec joie l'invitation au ranch. Tout allait pour le mieux mais elle savait que lorsque qu'on s'attaquerait à l'autre branche de la famille, la tâche s'avèrerait beaucoup plus ardue. Mais qu'importe, ce n'était pas son problème si les Capp refusaient d'enterrer la hache de guerre du moment que Consort était avec elle. Leur bonheur ne dépendait pas d'eux. Mais elle savait que cela serait dur pour son mari s’il n'avait plus l'occasion de voir ses petits enfants grandir.

31 octobre 2005

Réconciliation et adoption

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  Il y a des jours avec et des jours sans. Ce jour là était un des ces jours. Un qui vous file cafard pour le reste de la journée. Pourquoi ? Parce que qu'une personne importante dans la vie d'Isabella avait choisi ce jour pour disparaître. Son mari, Patrizio, s'était éteint soudainement, sans que rien ne le laisse présager.  Pourquoi le sort s'acharnait-elle sur elle et sa famille ? Il n'y avait encore pas si longtemps que ça, son fils et sa femme étaient mort lors d'un affrontement entre famille rivale. Affrontement qui avait aussi fait des dégâts du côté ennemi. Et maintenant, on venait de lui prendre l'homme de sa vie. Elle allait devoir s'occuper des ses petits-fils, Mercutio et Roméo, toute seule. Et s’il lui arrivait aussi quelque chose ? Qui allait s'en occuper ? Bianca, sa fille ? Non, elle était trop occupée par sa propre famille et son boulot ! Antonio alors ? De son côté, rien à espérer non plus. Il avait déjà une paire de jumeaux et un restaurant qui accaparaient tout son temps libre !
Et pourquoi était-elle là à se lamenter sur l'avenir ? Encore à cause de cette stupide rivalité avec les Capp. Isabella n'en pouvait plus. Déjà, elle avait demandé à Patrizio de cesser ces querelles ridicules mais le vieux chef de clan ne voulait rien entendre. Elle avait beau le supplier, le prendre par les sentiments en lui disant que de l'autre côté aussi, il y avait des enfants malheureux qui avaient perdu leurs parents. Et un père tout aussi triste que lui. Mais rien à faire. Une vraie tête de mule. Et on aurait pu croire qu'à la mort de celle qui a tout déclenché, tout aurait été oublié, les amitiés reformées et la tranquillité retrouvée dans notre chère bourgade de Véronaville. Et qui est donc cette femme. La femme de Consort Capp, la personne la plus détestée de Patrizio. Et pourquoi donc ? Tout simplement parce que cette femme avant de se marier avec Consort était la petite amie de Patrizio. Mais voilà, elle avait aussi touché le jeune Consort au cœur. Et finalement, c'est ce dernier qui a eu le dernier mot et qui a remporté le gros lot. Patrizio, qui travaillait avec lui s'est retrouvé à la rue et a du tout recommencer à zéro. Oh, il s'en est sorti mais sa haine envers son ancien ami était restée intacte jusqu'à la mort. Tant et si bien qu'il avait même réussi à la transmettre à ses enfants puis à ses petits enfants. Il fut même un temps où Isabella elle-même avait été touchée par cette folie. Mais il ne faut pas croire que Consort Capp se sentait peiné et désolé de ce qui s'était passé. Ca non. Lui aussi entretenait sa famille dans la haine de la famille Monty.
Isabella regrettait tout. Il était temps que ça change. Elle allait appeler Consort et allait essayer de réparer. Quoi qu'en dise ces petits enfants. Après tout, c'était pour eux qu'elle le faisait. Pour ne pas qu'ils revivent les mêmes cauchemars qu'elle, les mêmes angoisses.                                                              

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Mais elle décida quand même d'attendre avant d'agir. Si elle s'y mettait tout de suite, elle savait que ses enfants considèreraient son action comme une trahison. Après tout, on venait tout juste d'enterrer son pauvre mari. Même si le temps qui s'écoulait entre sa mort et la réconciliation n'avait aucune importance à ses yeux. Quoi qu'elle fasse, elle allait le trahir, lui et toutes ses convictions.
Lorsque qu'elle se décida enfin, cela faisait deux mois que Patrizio était décédé. En fait, elle profita du départ de son petit-fils Mercutio à l'université pour inviter Consort à venir prendre un verre au ranch. Mercutio avait beau être gentil et tolérant la plupart du temps, cela ne l'empêchait pas de détester les Capp autant que son grand-père. Au moins, elle n'aurait pas à supporter ses reproches incessants. Quant à Roméo, Isabelle ne s'inquiétait pas pour lui. Si elle réussissait  à faire enterrer la hache de guerre au vieux Consort, cela l'arrangerait plutôt. En effet, Isabella l'avait à maintes reprises surpris en compagnie de l'une des jeunes filles Capp nommée Juliette. Elle soupçonnait une liaison entre eux et elle savait que si Consort l'apprenait, il enverrait sûrement cette Juliette à l'autre bout du pays. Peut être même que Roméo allait l'aider après tout !
Elle décrocha donc son téléphone et fit pour la première fois de sa vie le numéro du manoir Capp.
Elle entendit très vite la voix grave de Consort :
"Allô ? Qui est  à l'appareil ?
-Euh... Bonjour Consort. C'est Isabella Monty. Je...

-Tiens, tiens.
Isabella Monty. Que me vaut cet honneur ?
-Je me demandais si vous accepteriez de venir prendre un verre au ranch.
-Une invitation ! Que se passe-t-il ? Encore un de vos coups montés.
-Non, pas du tout Consort. En fait, j'aimerais que nos deux familles puisse faire la paix. J'en ai assez des ces querelles incessantes.
-Hum... Ca demande réflexion. Bon, d'accord, je veux bien passer. On verra bien ce qu'on pourra faire. Mais je vous préviens, à la première entourloupe,  il n'est plus question de rien."

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Lorsqu'il arriva quelques minutes plus tard, Isabella fut bien surprise de le voir. Elle pensait que malgré ce qu'il lui avait dit, il ne viendrait pas et qu'il lui avait donné une réponse positive seulement pour qu'elle le laisse tranquille. Ou du moins, elle pensait que s’il venait, il viendrait beaucoup plus tard à cause de son travail. Si les Monty étaient un couple de retraité, Consort était encore à la tête d'une grande société.
La conversation eut du mal à démarrer. Que dire à quelqu'un avec qui les seules conversations qu'elle avait eues étaient souvent composées essentiellement composée de mots qu'on évitait d'inscrire dans le dictionnaire. Elle se jeta donc à l'eau et expliqua les raisons qui l'avaient poussée à faire le premier pas. A son grand étonnement, il lui avoua qu'il se trouvait lui-même trop vieux pour ce genre de choses. Apparemment, cette réconciliation serait moins difficile qu'elle ne l'aurait pensé.

       Mais aujourd'hui, pour elle, c'était comme si c'était hier. Depuis ce premier rendez-vous, tout était allé dans le bon sens et les familles Capp et Monty n'étaient plus en guerre l'une contre l'autre. Enfin en apparence. Si la vieille génération, celle qui avait été témoin des prémices de la querelle, avait pardonné facilement, certainement par usure, les enfants et les petits enfants n'étaient pas encore près. Pour eux, on trahissait Patrizio si on arrêtait le combat qu'il avait mené durant tant d'années. Et puis, il y en a qui avait perdu un frère, une sœur, un père, une mère. Cela ils n'étaient pas près de l'oublier. Ils se demandaient même comment Isabella avait passé l'éponge sur les agissements des Capp et vice versa. Pour eux, c'était inconcevable. Cela ne pouvait pas durer.
Et bien ils se trompaient. Très vite, Isabella et Consort se trouvèrent de nombreux points communs. Consort était en fait un homme charmant quand on apprenait à le connaître. Isabella comprenait maintenant comment Condessa avait pu tomber sous le charme et ainsi quitter Patrizio. Et puis le vieil homme était beaucoup plus distingué que son défunt mari. Il avait de très bonnes manières contrairement  à Patrizio qui adorait toutes les parties de son corps qui pouvaient faire un bruit quelquonc.
Cela lui faisait quand même bizarre de se dire qu'elle était maintenant ami avec le pire ennemi de son mari. Mais ami n'est pas un mot assez fort pour parler de la relation qu'avait noué Isabella et Consort. Partout, on les voyait ensemble et chacun venait régulièrement prendre un verre chez l'autre. Les ragots fusaient à Véronaville. Certains même racontait qu'il y avait  plus qu'une simple amitié, aussi fort soit-elle entre eux deux.
Et le temps allait leur donner raison. Au fil des sorties et autres invitations à dîner, Isabella avait découvert un homme merveilleux et Consort une femme unique. Tout ça finit bien sûr par un baiser, un soir qu'ils rentraient d'une énième sortie. Et ce baiser allait leur changer la vie. Plus encore que la réconciliation.
Six mois plus tard, ils se marièrent devant leurs proches.

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Du moins, ceux qui avaient accepté de venir. Roméo, Juliette et Hermia. Les autres condamnaient ce mariage. Pour eux c'était un sacrilège. Chez les Monty surtout. Comment Isabella pouvait-elle faire cela à Patrizio ? C'était un véritable coup de poignard. Mais n'était-ce pas ironique ? L'histoire se répétait et une fois de plus Consort gagnait le cœur de l'amour de Patrizio.

Après ce mariage, il fallut décider où allait habiter cette famille recomposée. Dans le manoir austère et rempli de fantômes des Capp ou dans le ranch chaleureux et plein de vie des Monty ? Après réflexion, il fut décidé que Consort et ces petites filles viendraient s'installer au ranch. Après tout il y avait de la place pour tout le monde et s’il fallait y faire des travaux, il serait beaucoup plus facile de le modifier, n'étant pas soumis aux règles d'architecture du vieux Véronaville. Et l'air pur de la campagne ferait du bien à Hermia et Juliette. Mais cela non plus la famille Monty ne l'accepta pas. Qu'Isabella épouse Consort, passe encore mais qu'elle le fasse habiter dans le ranch, pas question !
Mais quoi qu'ils aient pu dire ou faire, cela ne changea rien.
Le seul qui était satisfait de cette situation, c'était Roméo. Il allait avoir sa petite amie sous la main à n'importe quelle heure de la journée. En plus, il était convenu qu'elle prenne la chambre de Mercutio qui communiquait avec la sienne. De belles nuits se profilaient à l'horizon. De plus, le vieux Consort ne pourraient rien dire quant à cette liaison puisqu'il avait lui-même épousé sa grand-mère !
Tout ce petit monde vivait donc maintenant sous le même toit et Consort avait apporté toutes ses économies sur le compte commun. On peut dire que le montant sur ce compte avait fait un bond prodigieux. Dans la famille Capp, on murmurait qu'Isabella avait fait la paix et épousé Consort seulement pour sa fortune. Depuis la mort de Patrizio, on ne peut pas dire que ses rentrées d'argent  étaient phénoménales.  Mais bien sûr, cela n'était que des racontars. Isabella aimait vraiment Consort, et c'était réciproque. Elle n'était pas une femme vénale. Son bonheur tenait seulement à sa vie de famille. Il fallait voir dans quoi elle avait habité durant toutes ces années de mariage avec Patrizio. Pas une seule fois, la maison n'avait été rénovée. Les meubles dataient du temps de la construction. Le seul achat récent qu'elle avait fait été un ordinateur, une console de jeux et une télé pour que ces petits-fils ne s'ennuient pas à longueur de journée.
Mais la cohabition était plus dure qu'elle ne l'aurait pensé. Si Hermia et Roméo se sentaient bien, Juliette reprochait à son grand-père de vouloir remplacer sa grand-mère par Isabella. Elle n'avait rien contre la vieille femme mais elle trouvait que tout avait été trop vite à son goût. Ses conversations avec elle tournaient vite à la dispute et l'ambiance au ranch était au plus bas. Dès qu'elles se trouvaient dans la même pièce, tous ceux qui s'y trouvaient aussi n'osaient dire mot. C'était comme si le temps se figeait.
Finalement, Roméo pris son courage à deux mains et décida s'avoir une conversation vraiment sérieuse avec Juliette pour connaître la cause de ses craintes et peut être arriver à la rassurer. Quoi qu'il ait pu lui dire cela lui fit de l'effet puisque après cette conversation, Juliette devint plus agréable avec Isabella.

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Maintenant que la situation entre Juliette et Isabella était réglée, Roméo pensa qu'il était temps qu'il s'occupe de ses propres soucis. Il devait parler à Consort de ce qui se passait entre lui et sa petite fille. Quand la famille Capp était encore considérée comme ennemie, il pouvait se passer de l'aval du vieil homme et même c'était une sorte de vengeance. Mais depuis, les choses avaient changé et Consort habitait dans la même maison que lui.  Et il se trouvait qu'il était fort sympathique. Mais comment engager la conversation. Devait-il jouer carte sur table et en venir tout de suite au sujet qu'il souhaitait aborder ou devait-il mener la conversation jusqu'à ce qu'elle arrive là où il voulait ?
Mais avant même qu'il ait eu le temps de décider, ce fut Consort qui vint lui parler :

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" Dis donc petit, qui a-t-il entre toi et Juliette ? , questionna-t-il.
-Hein ? Euh... Je veux dire comment ? Ce qu'il y a entre moi et Juliette ? Et bien... Euh...
-Ne me dis pas que vous êtes de simple amis, je ne le croirais pas. Je suis peut être vieux mais je ne suis pas encore aveugle.
-Si vous savez, pourquoi vous me posez la question ?
-Je t'ai déjà dis de me tutoyer ! Je voulais juste savoir si c'était sérieux.
-Ben...
-Je veux juste savoir pour toi. Parce que je sais que Juliette est très attachée à toi.
-Vous... Euh... Tu lui as demandé ?
-Non. Ca se voit, c'est tout. Mais toi, je te connais moins alors j'aimerai savoir.
-Elle compte pourquoi pour moi.
-Bien. C'est tout ce que je voulais savoir. J'espère que tu es sincère. Parce que si tu lui fais du mal..."
Il ne termina pas sa phrase mais Roméo savait ce qui l'attendait au cas où il blesserait Juliette. Consort veillait jalousement sur ces petites filles.
Il tourna les talons et commenca à se diriger vers la porte.
"Dis, c'est Isabella qui t'a mis au courant ? Pour moi et Juliette, demanda Roméo avant qu'il ne sorte de la pièce.
Consort s'arrêta, puis se retourna en direction de l'adolescent. Il lui sourit.
Roméo prit son silence pour un oui.
Juliette fut très contente d'apprendre que son grand-père ne se mettrait pas entre elle et son petit ami. Roméo lui fit remarquer que de toute façon, ce ne serait pas lui qui essayerait de les séparer. Il s'était marié avec Isabella tout de même.
Ils profitèrent tous de suite de leur nouvelle liberté en échangeant un baiser langoureux qui choqua assez Hermia, la jeune sœur de Juliette. Elle ne comprenait pas qu'on puisse être à ce point irrespectueux. Ils étaient dans la salle à manger tout de même ! Si encore ils s'étaient juste embrasser furtivement. Non, là ils se montraient leur amour à grand renfort de caresses et de bruits de bouche. S'en était presque indécent. Heureusement qu'il n'y a pas d'enfant ici, pensa Hermia. Sinon, il aurait rejoint tout de suite la longue liste des enfants traumatisés pendant leur enfance.

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Mais si Juliette et Roméo pouvaient vivre leur amour en toute tranquillité, c'était aussi parce que l'aîné des petits enfants de chaque famille étaient partis, bien malgré eux, faire leurs études bien loin. Eux, n'auraient pas été aussi indulgent avec le couple d'adolescent. Pour eux, un Capp n'a rien à faire avec un Monty et vice versa.  Au moins une chose sur laquelle ils étaient d'accord. Ils avaient d'ailleurs été les plus violents à condamner le mariage entre leurs grands-parents.

        Isabella avait maintenant tout pour être heureuse. Mais pour que son bonheur soit parfait, elle souhaitait encore une seule chose. Avoir un enfant avec Consort. Mais à son âge, ce n'était plus possible. Elle était beaucoup trop vieille. Il n'y avait qu'une seule solution pour réaliser son désir. Mais elle se posait quand même des questions. Son soudain désir de maternité n'était-il pas une façon de combler le vide laisser pas la mort de son fils et non pas pas une réelle envie d'élever un nouvel enfant ? Peut-être était-ce seulement un caprice. Une telle décision devait être réfléchie. Adopter un enfant n'était pas comme acheter un de ses produits "satisfait ou remboursé" qu'on trouvait dans les supermarchés. C'était un être humain.  Et que se passerait-il si jamais il arrivait quelque chose à elle et à Consort ? Ses enfants encore vivants prendraient-ils soin de l'enfant ? Après tout, à son âge, les accidents n'étaient pas rares. Et puis il y avait aussi le problème de l'âge. Car elle était sûre qu'elle choisirait un enfant en bas-âge. Au moins, il n'y aurait pas de difficultés d'adaptation. Mais cela voudrait dire qu'il serait forcément plus jeune que tous ces neveux. Comme allait-il vivre ça ?
Et puis elle n'en avait pas parlé à Consort. Elle n'allait pas décider toute seule. Elle se donna un mois pour réfléchir au terme duquel elle parlerait à Consort si ses craintes lui paraissaient  infondées.
Finalement, ce moment de réflexion ne changea rien. Elle avait toujours autant envie d'avoir un petit bébé bien à elle. Quand elle annonça son intention à Consort, elle fut un peu surprise de la rapidité de  sa réponse. Elle eut l'impression qu'elle n'avait pas été la seule à y penser.  Et elle n'avait pas tort. Consort aurait bien aimé lui aussi avoir un nouvel enfant, un enfant dont il pourrait dire que sa mère était Isabella. Mais il n'osait pas demander à Isabella, il avait peur qu'elle ne veuille pas. Mais Isabella fut encore plus surprise quand Consort lui montra les plans qu'il avait conçus. Il avait déjà imaginé toutes les transformations qu'il faudrait effectuer pour intégrer la chambre du nouveau venu.
Puisque que c'était décidé, Isabella contacta tout de suite les services d'adoption. On lui demanda de passer aux bureaux pour remplir les formulaires nécessaires et afin de vérifier que le couple remplissait les conditions pour une adoption. Isabella savait que ce ne serait qu'une simple formalité. Après tout, ils lui avaient déjà confié la garde des enfants de son fils.
Comme l'avait deviné Isabella, le rendez-vous se passa à merveille. Très vite, on leur annonça qu'il allait bientôt recevoir un nouveau membre dans leur famille. Cependant, ils voulaient d'abord vérifier que le cadre de vie serait convenable pour lui. De ce côté là encore, aucun problème, Consort avait déjà engagé une entreprise pour commencer les travaux d'agrandissement du ranch et les services d'adoption eurent l'air ravi en voyant les transformations et l'énergie déployées. Autan dire que cela fut un jeu d'enfant pour  obtenir cette autorisation.

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Lorsqu'ils furent finis, ils purent enfin commencer à préparer l'arrivée de l'enfant. Hermia, Juliette et Roméo étaient content d'accueillir leur nouvel oncle. Ou peut être serait-ce une tante ? Consort et Isabella ne leur avaient rien dit. Ils gardaient pour eux toutes informations.
Lorsque le jour J arriva, tout le monde se leva de bonheur. L'assistante sociale qui devait amener le jeune enfant devait arriver à 10 H et  personne ne voulait manquer ça.
Les futurs parents étaient assez nerveux. Ce n'est pas tous les jours qu'on avait l'occasion de vivre cela.
Quand enfin le klaxon d'une voiture sonna devant chez eux, ils se précipitèrent tous à l'extérieur mais ce fut Isabella qui eut le privilège de la tenir dans ces bras. Une belle petite fille avec de grands yeux verts et des cheveux noirs.  Elle était magnifique. Quand son regard croisa celui d'Isabella, elle sourit. Elle avait l'air de bien aimer sa nouvelle famille.
"Je vous présente Phinealili, votre tante, dit Isabella aux adolescents.
- Cool ! Notre nouvelle tante ! Au moins celle là elle sera cool, pas comme Cunéguonde.
- Juliette, ne parle pas de ta tante Cunéguonde comme ça !
- Bon d'accord mais...
- Il n'y a pas de mais qui tiennent !
- Vous n'allez pas vous disputer tous les deux ! Vous allez faire peur à Lili ! , les arrêta Hermia.
- Ca fait à peine une dizaine de minutes qu'elle est arrivée et tu lui as déjà un petit nom ? T'es une rapide toi ! , fit remarquer Roméo.
- J'aime bien Lili. Au fait, ça vient d'où ce prénom, Phinealili ?
- C'est une écrivaine à la mode. Je suppose que celui qui lui a donné son prénom est un fan.

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Phinealili était la plus belle chose qui était arrivé à Isabelle depuis des années. Elle était si adorable. Et si avide d'apprendre de nouvelles choses. Toute son éducation était à faire alors c'était plutôt une bonne chose. Il fallait lui apprendre à parler, marcher... Toutes ces choses qu'Isabella et Consort avaient perdu l'habitude de faire. Heureusement qu'Hermia adorait s'occuper de sa tante sinon ils auraient été dépassés. Et puis c'était aussi elle qui se levait la nuit si la petite avait besoin de quelque chose. Et puis il faut dire que Consort avait profité des travaux pour lui faire une chambre individuelle. La pauvre, elle commençait à manquer de sommeil quand elle dormait avec Juliette. Les nuits étaient rarement calme avec Roméo juste à côté. Elle ne voulait donc pas se montrer ingrate envers son grand-père.

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Et puis elle trouvait  "Lili" si mignonne. Comment ne pouvait-on pas aimer ce petit bout de choux  ! Bon, a part sa tante Cunéguonde et Tybalt, elle était sûre que tout la famille fondrait devant elle. Même Mercutio ne pourrait pas résister à son regard.
Et Consort qu'ils connaissaient tous comme une personne froide et distante avait beaucoup changé. Certes, il s'était amélioré au contact d'Isabella mais avec Phinéalili, c'était presque comme s’il était retourné en enfance. Il s'amusait avec elle à longueur de journée, était le premier à applaudir ses exploits musicaux... Bref, il en était fou. Isabella était même un peu jalouse. Il s'occupait maintenant plus de Phinealili que d'elle. Qui plus est, elle ne pouvait même pas s'occuper elle-même de sa fille ! Mais elle lui pardonnait dès qu'elle voyait à quel point il était heureux. Elle n'avait pas le droit de le priver de ça ne serait-ce que pour cinq minutes. Elle retournait donc son ménage et attendais  patiemment son tour. Même si parfois, c'était très long.  Et depuis que Consort avait pris sa retraite, elle passait encore moins de temps avec sa fille. Parce que quand elle était dans son ménage, elle n'en sortait pas avant d'avoir fini sinon elle était coupée dans son élan et n'arrivait plus à redémarrer.

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Et les seuls moments qu'elle pouvait partager avec Phinealili,  elle les consacrait à son éducation. Parce que ce n'était pas Consort qui allait s'en occuper tout occupé à s'amuser qu'il était. La petite fille apprit donc à marcher dans la cour ensoleillée du ranch. Ses débuts furent assez difficiles et Isabella ne comptait plus les fois où elle avait du la relever et la tenir pendant qu'elle faisait quelques pas. Mais petit à petit, elle arriva à tenir sur ses jambes et à se déplacer de quelques centimètres.
Au bout de quelques temps, elle eut le plaisir de la voir courir dans tous les coins de la maison. Ce qui n'était pas au goût de Roméo et Juliette. Phinealili ne se gênait pas pour entrer dans n'importe qu'elle pièce sans frapper. Et depuis qu'elle savait parler, les deux tourtereaux évitaient soigneusement de se trouver dans la même pièce qu'elle, au cas où elle irait raconter ce qu'ils faisaient à Isabella ou Consort. Ce n'est pas ce qu'il faisait le problème, ils avaient tout à fait le droit et le vieux couple les avez déjà aperçu en train de s'embrasser, c'est surtout qu'ils ne voulaient entendre un sermon sur ce que doit voir ou pas un enfant de cet âge. Isabella pourrait même les accuser de traumatiser leur tante. Ca leur faisait bizarre de penser que cette petite fille était la  demi-sœur de leurs parents. Ils se marieraient sûrement avant elle et auraient sûrement  des enfants avant elle. Ils suivraient ses premiers amours, ses premiers chagrins... Rien que d'y penser, leur tête tournait affreusement. En fait, la seule chose qu'elle avait appris et qui ne les dérangeait pas était synonyme de la fin de la corvée des couches. Ils en auraient même presque fait une fête. Il y avait encore le pot à vider, mais ça, la bonne s'en occupait très bien.

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Mais depuis qu'Isabella avait accepté de laisser son ménage à une autre femme qu'elle, le manoir était beaucoup plus agréable à vivre. Il est vrai qu'avec l'âge, la vieille femme était beaucoup moins efficace et maintenant qu'elle avait en plus un enfant à charge, elle ne pouvait pas se permettre de se fatiguer en astiquant les moindres recoins du ranch. Et en plus avec le reste de la famille qui faisait pression sur elle pour qu'elle se relâche et qu'elle laisse quelqu'un d'autre le faire à sa place, elle avait été obligée de faire des concessions. Mais pour ce qui est de la nounou que Roméo avait eu le courage de lui demander, elle avait dit non. Tout comme Consort. Il avait pris sa retraite pour s'occuper de sa fille, il s'en occuperait.
Au bout de quelques temps, Isabella se dit qu'il était maintenant grand temps de présenter Phinealili à ses frères et sœurs, Capp ou Monty. Mais comment s'y prendre ? Fallait-il qu'elle les invite tous en même temps ou bien Capp ensemble, puis Monty ensemble ? La deuxième solution lui paraissait plus raisonnable. Si jamais elle réunissait les deux familles au même moment, cela promettait d'être électrique. Roméo était du même avis :
"T'es folle ou quoi ? Inviter tout le monde en même temps ! Autant se retrouver à l'hôpital tout de suite comme ça on sera déjà sur place ! Déjà qu'inviter les Capp à la maison c'est chaud !"
Même Consort n'avait pas grand espoir du côté de sa famille. Ils avaient toujours été bornés. Déjà qu'ils lui  avaient assez reproché d'avoir vendu le manoir de ses ancêtres. Mais il n'en avait rien à faire. Ce n'était même pas ses ancêtres. C'était ceux de Condessa. Et puis, il n'avait jamais aimé cette vieille bâtisse lugubre. Ce n'était pas un endroit où des enfants pouvaient grandir sans se sentir étouffé.

31 octobre 2005

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Arrêt de l'histoire suite à des problèmes qui ne me permettent plus de continuer.

Je remercie tous ceux qui sont venus régulièrement lire cette histoire et qui ont laissé des commentaires mais aussi les lecteurs anonymes, tout comme ceux qui viendront par la suite.

Et oui ! Les Capp et les Monty ont déménagés ici ! Plus de simplicité qui permettra des mises à jour moins "stressantes" pour le modeste auteur que je suis. Mais Forgottendale et Cie reste ouvert ! Vous retrouverez là bas, les mises à jours les plus récentes de chacune de mes trois chroniques sur la page d'accueil, l'historique de leurs mises à jour...Enfin, je ne vais pas m'étendre sur le sujet, ici, place à l'histoire ! Bonne lecture !

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