Chez Bianca Monty
- Qu'est-ce qui ne va pas ?
- Rien, tout va bien.
- Tu peux m'expliquer pourquoi tu manges mes spaghettis complètement
brûles sans broncher alors ? D'habitude tu te prépares autre chose.
Alors j'en déduis qu'il y a quelquechose qui te préoccupe. Tu
t'inquiètes pour Dan ? Pour ta nouvelle promotion ? Tu n'es pas sûr
d'être à la hauteur comme la dernière fois ? Si c'est ça, il n'y a
aucune raison de se faire du souci. Tu es la meilleure.
- Non, ce n'est pas ça.
- Alors c'est quoi ?
- J'ai reçu un coup de fil de ma mère. Elle veut me voir.
- C'est une bonne nouvelle ! Vous allez enfin pouvoir vous réconciliez !
- Je ne sais pas si je suis prête à la revoir.
- Mais enfin, ça fait six ans que tu ne l'as plus vue. Il serait temps
de ranger tes anciennes rancunes au placard. Tu sais, quand je l'ai vue
chez Antonio, elle avait vraiment l'air de vouloir tout réparer.
- Mais tu ne crois pas que c'est un peu tard ?
- S'il te plaît ! Fais le pour Dan au moins. Il serait si content de connaître sa grand-mère.
- Je veux bien mais je n'ai rien à me mettre. Je ne peux pas la recevoir habiller n'importe comment !
- Arrêtes de chercher des excuses, qui soit dit en passant sont
complètement ridicules. Je crois que ta mère n'en a rien à faire de ta
tenue vestimentaire ! Tout ce qu'elle veut c'est te revoir. Alors, si
ça te rebute vraiment, appelles la et dis-lui que tu ne veux pas la
voir.
- Je ne pourrais jamais faire ça.
- Dans ce cas, tu appelles un taxi et tu vas t'acheter quelquechose
pour la recevoir si ça peut te rassurer d'être bien habillée.
Bianca aurait aimé que ce soit aussi facile. Mais ça ne l'était pas.
Jonathan avait raison. Sa tenue n'était qu'une excuse riducule. Elle en
voulait tellement à sa mère de n'avoir pas réagit quand don père
l'avais mise à la porte. Elle s'était retrouvée toute seule, à la rue
et qui plus est enceinte. C'était pour cela que Patrizio l'avait jetée
dehors, pour ne pas ternir le nom des Monty.Il n'avait pas supporté que
Bianca soit enceinte d'un inconnu qui refusait d'assumer sa paternité.
Pour lui, sa fille était devenue une prostituée et elle allait finir sa
vie au fond d'un caniveau à la suite d'une overdose. Elle avait donc du
se débrouiller seule. Trouver un logement miteux, un travail qui ne lui
plairait pas forcément mais bien payé pour s'occuper de son bébé. Car
elle voulait le garder. Il fallait qu'elle assume ses actes en adulte
et elle n'avait pas voulu d'une solution de facilité tel que
l'avortement. Ou peut être avait simplement tenu tête à son père par
esprit de contradiction ? Quoi qu'il en soit, l'enfant était maintenant
là et elle devait tout faire pour son bohneur, même si cela l'amenait à
faire des sacrifices. Comme reprendre contact avec sa mère.
Pour ne pas perdre la face, elle partit au centre commercial pour choisir une nouvelle tenue. Elle en essaya beaucoup avant de tomber sur quelquechose qui lui plaisait. A sa grande surprise, elle s'amusa beaucoup à faire des essayages. Pourtant, ce n'était pas son style. Elle n'était pas ce genre de fille qui aiment passer leurs journées dans les boutiques. Mais les vendeurs étaient si gentils qu'elle ne vit pas le temps passer. Elle se surprit même à acheter plusieurs articles. Mais elle voulait être parfaite. Peut être pour montrer à sa mère qu'elle avait réussi à s'en sortir sans papa et maman et qu'elle était maintenant une vraie femme avec une bonne situation, un fiancé merveilleux et un fils dont elle pouvait être fière. Elle rentra tard et à sa grande surprise, elle trouva Jonathan en train de l'attendre. Il voulait voir ce qu'elle avait bien pu trouver qu'il lui donnerait plus d'assurance devant sa mère. Il ne fut pas déçu. Elle semblait tellement plus épanouie dans ses nouveaux vêtements. Et tellement plus féminine que d'habitude. Isabella n'était même pas encore venue qu'elle avait déjà des effets bénéfiques sur sa fille.